L’Europe adapte ses règles, le défi wallon reste inchangé

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Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le Pacte de stabilité assoupli mais maintenu. Une relance à réussir, enfin. Le crédibilité de l’Union et de la Région en jeu.

La Commission européenne va adapter ses règles budgétaires. Objectif: offrir davantage de souplesse aux Etats membres pour rentrer dans les clous, réduire leur déficit et leur dette. De quoi donner un peu de mou à la Belgique et, singulièrement, à la Wallonie? Pas vraiment, car notre défi reste le même: créer de la richesse, mettre l’accent sur une transition vertueuse et augmenter le taux d’emploi pour faire face à la charge des dépenses. Avec, en coeur de cible, la nécessité de développer le secteur privé et réduire le poids du public.

Le célèbre Pacte de stabilité et de croissance européen, qui fixe les règles de gouvernance de la zone euro, avait été suspendu sur le coup de l’épidémie de covid qui a nécessité des interventions massives de la part des Etats. Alors que la guerre sévit en Ukraine et qu’une possible récession pointe à l’horizon, ce pacte sera donc toiletté pour tenter de rester en vie. Les objectifs fixés restent identiques: un taux d’endettement à 60% et un déficit à 3%. Mais les trajectoires pourront être négociées par les Etats et un horizon de 10 ans est envisagé. Cela vaut notamment pour les Etats lourdement endettés comme l’Italie, la Grèce ou la Belgique.

Frictions grandissantes

Garder le cap: il en va de la crédibilité de la zone euro. Concrètement, cela ne change pas grand-chose à nos contraintes. La Wallonie a initié des économies structurelles de 150 millions, qui se cumulent d’année en année. Un chemin de croix budgétaire. Mais le défi majeur reste la relance et le développement de l’activité privée, dans une Région où elle représente largement moins de 50% du total des emplois. Le basculement de l’économie prend trop de temps et suscite d’ailleurs des frictions grandissantes au sein de la coalition arc-en-ciel. Si ce gain de temps octroyé est bienvenu, il ne change pas fondamentalement la donne alors que cet enjeu budgétaire est une clé en vue des élections de 2024. Se redresser est, depuis si longtemps, une nécessité pour maintenir l’équilibre belge. Il en va de la crédibilité wallonne.

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