Anvers et Bruges: deux ports, une seule autorité
Fin avril, les ports d’Anvers et de Zeebrugge fusionneront. Un de leurs objectifs est de devenir un hub énergétique européen, avec un accent sur le renouvelable. L’ensemble pèsera 4,5% du PIB du pays.
L’Autorité belge de la Concurrence a donné son accord pour fusionner les deux principaux ports du pays. Ce rapprochement donnera naissance à la société Port of Antwerp-Bruges (PAB) qui sera l’autorité unique pour les deux ports. Ce mariage va créer le 13e port mondial, dépassant Rotterdam, l’éternel rival, au moins pour les conteneurs. Le nom de “Zeebrugge” disparaîtra dans le nom officiel, pour faire place à celui, plus connu internationalement, de Bruges. L’ensemble pèsera environ 4,5% du PIB du pays et représentera plus de 72.000 emplois directs. L’opération avait été souhaitée de longue date à la fois par le monde politique et celui des grands acteurs du fret maritime comme Maersk ou CMA CGM. Cela fait deux ans que les négociations étaient menées, avant l’annonce en février 2021, puis le feu vert de la Concurrence ce 7 janvier. Le rapprochement a été préparé par une étude menée par le bureau Deloitte Legal.
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Un accord avec le Chili
L’actuel CEO du port d’Anvers, Jacques Vandermeiren, nominé par ailleurs pour le prix du Manager van het Jaar de nos collègues de Trends, deviendra le patron de la nouvelle entité. L’objectif de l’accord dépasse l’addition des tonnes de fret qui transitent actuellement dans les deux ports (environ 290 millions, dont plus de 157 millions de tonnes en conteneurs). Il permettra de mieux coordonner le commercial et les investissements, et aussi de prendre part au développement des énergies renouvelables. Dès avant leur fusion, en novembre dernier, les deux ports ont signé un accord avec le Chili pour devenir un point de stockage et de distribution de l’hydrogène vert importé en Europe depuis ce pays. “Nous voulons devenir l’un des principaux ports énergétiques du monde”, a déclaré Jacques Vandermeiren à nos confrères flamands de Trends.
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L’opération de fusion est aussi politique car les ports d’Anvers et de Zeebrugge appartiennent aux villes où ils se situent. La société Port of Antwerp-Bruges sera détenue à 80,2% par le port d’Anvers et à 19,8% par celui de Zeebrugge. Cela explique pourquoi la présidence de la future entité sera exercée par l’échevine anversoise en charge du port, Annick De Ridder. Mais les terminaux sont, eux, entre des mains privées, en partie chinoises. A Zeebrugge, le chinois Cosco Shipping contrôle le terminal de conteneurs. Un autre géant chinois, China Merchant Ports, est aussi très présent dans des terminaux conteneurs du port d’Anvers, via une joint-venture avec le français CMA CGM.
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