Aéroport de Liège: toujours pas d’accord au sein du gouvernement wallon
Ecologistes et libéraux restent divisés au sujet du permis d’environnement pour l’aéroport de Liège. Parfum de crise et tension maximale. Il reste des portes de sortie, mais le temps presse.
Pas de fumée blanche à l’Elysette au sujet du dossier devenu ultra-sensible du permis d’environnement de l’aéroport de Liège. Les écologistes et les libéraux restent divisés au sujet des perspectives d’avenir données à ce centre du fret wallon.
Le gouvernement pourrait-il coincer à ce sujet? “Il n’y a pas encore de crise mais c’est très tendu: Ecolo n’en démord pas sur le plafond”, souligner une source du gouvernement wallon citée par L’Echo. Les ministres calent toujours sur le nombre de mouvements à accorder à l’aéroport et à ses opérateurs, que les fonctionnaires délégués, suite à l’étude d’incidences, veulent limiter à 50 000 mouvements.
“La vérité c’est que le permis proposé envisage seulement de freiner (un peu) le développement de l’aéroport (50 000 vols, c’est tout de même 30% d’augmentation par rapport à 2021, une année record) et de s’aligner progressivement sur la quasi-totalité des autres aéroports en termes de nuisance sonores la nuit, entend-on chez les partisans de cette thèse. Et c’en est déjà trop pour des opérateurs qui n’ont que la croissance illimitée comme seul horizon.”
La tension est fortement montée ces dernières heures, sur fond d’articles de presse et de chantage venu de certains opérateurs menaçant de délocaliser leurs activités en Flandre, l’aéroport d’Ostende étant prêt à les recevoir. Réplique des défenseurs de la thèse écologique: “Rappelons que Liege Airport est l’un des seuls aéroports en Europe à encore autoriser les vols 24h/24, 7j/7 sans restriction. À Ostende, où Challenge prétend envisager de délocaliser ses activités, les B747-400 sont interdits la nuit!”
Les libéraux, eux considèrent toujours que restreindre de la sorte l’activité est préjudiciable. Willy Borsus, ministre MR de l’Economie, évoque “une proposition destructrice, qui va entraîner la mort lente de l’aéroport”. “Un gouvernement n’a pas pour vocation de détruire ce qu’il a lui-même mis des années à construire et à construire avec succès”, soulignait-il le week-end dernier à L’Echo.
Dans ce bras de fer avec sa collègue Céline Tellier (Ecolo), en charge de l’Environnement, une dimension juridique se joue également, en terme de hiérarchie de normes, entre le plan d’exposition au bruit (PEB) – qui a validé 60.000 mouvements en mars -et le permis d’environnement dont il est question actuellement. Le ministre-président, Elio Di Rupo (PS), a commandité une étude à un bureau d’avocats pour démêler l’imbroglio.
Se peut-il que le gouvernement ne tombe pas d’accord? Dans ce cas, la position des fonctionnaires délégués, favorable à Ecolo, pourrait s’imposer. Mais la crise serait au rendez-vous. Une porte de sortie consisterait à trouver un équilibre au niveau du nombre de vols, tout en encadrant davantage les avions les plus “pollueurs”.
Le temps presse: une décision est attendue avant le 31 décembre.
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