Accord Etat – Engie sur la prolongation de deux réacteurs nucléaires
La copie a été finalisée ce week-end et sera présentée en Conseil des ministres restreint ce lundi après-midi, à 15h30. “Les négociations avec Engie seront bouclées dans quelques heures.” Un pré-accord?
Fumée blanche. Un accord est intervenu entre le gouvernement fédéral d’Alexander De Croo et Engie au sujet de la prolongation de deux réacteurs nucléaires. La copie du volumineux dossier a été finalisée ce week-end, elle est actuellement en cours de relecture par les experts, a précisé ce matin Karine Lalieux (PS), ministre des Pensions, au micro de Bel RTL.
Le projet d’accorddevrait être présenté ce lundi après-midi en Conseil des ministres restreint. Le rendez-vous du “kern” a débuté à 16h. L’accord, imminent, serait toutefois encore sujet à des détails de dernière minute et à la résolution de la question de l’hiver 2025-26 restait à régler, à en croire le président du MR ce matin. Selon d’autres sources, Engie ne signerait définitivement qu’en mars, une fois le coût futur des déchets caculé, ce serait donc un pré-accord.
“Les négociations avec Engie seront bouclées dans quelques heures (…) la Belgique en sortira gagnante”, a confirmé Georges-Louis Bouchez sur LN24. Dimanche, à l’occasion du congrès du MR, le président libéral avait déjà annoncé qu’il s’agissait d’une question de “quelques heures” avant de conclure, se félicitant que son parti ait obtenu gain de cause dans ce dossier sensible. Ce lundi matin, il affirmait qu’il restait “quelques dizaines de mètres” avant l’accord final.
La prolongation de 10 ans de la durée de vie de Doel 4 et Tihange 3 avait été obtenue à l’arrachée au printemps dernier, sur fond de menance sur la sécurité d’approvsionnement et de prix de l’énergie qui explose. Mais la concrétisation de cette volonté fut loin d’être une sinécure, tant la complexité du dossier est importante. En outre, la décision a tardé à être prise et, surtout, Engie n’était pas forcément demandeur d’une telle prolongation dans sa stratégie industrielle.
L’accord entre l’Etat et Engie devait déminer les problème de concrétisation technique de cette prolongation, mais aussi baliser de façon aussi précise que possible le cadre de cette décision. Un outil commun public – privé doit assumer le risque, les deux partenaires devaient s’entendre sur le coût du démantèlement et de la gestion des déchets, tout en s’accordant sur une visibilité financière à terme, notamment en terme de rente nucléaire et de taxation des surprofits.
Alors que le Premier ministre, Alexander De Croo, s’était engagé à conclure pour le 31 décembre, des prolongations ont été nécessaires pour déminer les derniers obstacles, dont le calcul du coût des déchets, pour lequel un “outil” aurait été élaboré.
Georges-Louis Bouchez, président du MR, soulignait quant à lui, lundi matin, qu’il restait encore un dernier point à régler: “Il reste encore la question de l’hiver 25 à régler. Il s’agit de la “petite prolongation” pour laquelle il faut prolonger plusieurs réacteurs. C’est également sur la table. Le mix énergétique d’avenir, c’est le nucléaire combiné au renouvelable”. Un rapport d’Elia, en fin d’année, avait rajouté une couche à la négociation en soulignant qu’il y avait un risque réel d’approvisionnement pour l’hiver 2025-26.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici