Quel avenir pour GSK Vaccines en Belgique?

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Jérémie Lempereur Journaliste Trends-Tendances - retail, distribution, luxe

Le groupe britannique coupe dans ses effectifs mais confirme son ancrage en Wallonie dans ses activités stratégiques. Il entend simplifier son organisation pour maintenir sa position à long terme dans la vaccinologie.

L’annonce a résonné comme un coup de tonnerre dans la ” biotech valley ” wallonne. Premier employeur privé au sud du pays avec plus de 9.000 collaborateurs, le géant mondial de la pharmacie, GlaxoSmithKline (GSK), annonçait la semaine dernière la mise en oeuvre d’un plan de transformation qui devrait se traduire, dans les deux ans, par la suppression de 720 emplois (595 cadres et 125 employés) et le non-renouvellement de 215 CDD d’ouvriers et d’employés. Une ombre au tableau d’un secteur que l’on présente toujours comme ultra-florissant et qui bénéficie en Belgique d’un écosystème (de recherche, financier, fiscal, etc.) reconnu mondialement.

Mais GSK est en train de préparer l’avenir. Le groupe britannique a d’ailleurs clarifié sa vision stratégique, expliquant vouloir accélérer le développement et la mise sur le marché de nouveaux vaccins, renforcer l’automatisation de ses unités de production et simplifier son organisation afin, dit-il, de rendre l’entreprise plus agile. Cette dernière sera désormais divisée en deux nouvelles sociétés. La première, appelée le ” New GSK “, regroupera les activités biopharmaceutiques ; tandis que la seconde, une joint-venture avec Pfizer, abritera les activités liées à la santé grand public (les médicaments non soumis à prescription). La séparation des unités de R&D ” vaccins ” et ” pharma ” n’a en outre plus lieu d’être, estime l’entreprise, qui veut dorénavant fonctionner sur la base d’une approche commune de recherche et développement.

“Beaucoup trop de cadres”

Le département de R&D ” vaccins ” situé à Rixensart sera d’ailleurs touché par cette restructuration qui concerne surtout des cadres, majoritaires chez GSK. ” Certaines recherches pourront dorénavant être menées dans des unités de R&D ‘pharma’ situées dans d’autres pays “, souligne Imdat Gunes, délégué principal de la FGTB au sein de l’entreprise. Si le responsable syndical ne s’attendait pas à une annonce d’une telle ampleur, il n’est toutefois qu’à moitié surpris. ” Nous savons depuis longtemps qu’il y a beaucoup trop de cadres et d’employés au sein du groupe depuis le rachat de la division ‘vaccins’ de Novartis, dit-il. Maintenant que l’intégration est finalisée, GSK se sépare de plusieurs d’entre eux. En ce qui concerne les ouvriers sous CDI, ceux-ci sont épargnés cette fois-ci. Mais nous avons calculé qu’une centaine d’entre eux pourraient être ‘de trop’ dans trois ans en raison de la mise en place de nouvelles manières de travailler et de la robotisation. ”

Chez GSK, on assure ne pas nourrir d’autres intentions au-delà des deux années qui viennent et au cours desquelles sera donc déployé le fameux plan de transformation. Pour le groupe, il ne s’agit absolument pas de lever le pied sur la recherche chez nous. ” Nous restons engagés de façon stratégique en Belgique, qui restera au coeur des opérations de vaccins, assure Elisabeth Van Damme, porte-parole. GSK Vaccines en Belgique représente non seulement le quartier général mondial de la division ‘vaccins’, mais nous avons notre centre historique de recherche de vaccins à Rixensart, ainsi que le plus grand site de production de vaccins au monde, à Wavre. Nous avons l’intention d’investir plus de 500 millions d’euros au cours des trois prochaines années en Belgique. ”

“Pas du Caterpillar”

” GSK ne fait pas du Caterpillar, lance Frédéric Druck, administrateur délégué d’Essenscia Wallonie, la fédération belge du secteur de la chimie et des sciences de la vie. Le groupe ne part pas en douce. Au contraire, il confirme son ancrage en Wallonie dans ses activités stratégiques. Si on peut déplorer la restructuration, on peut aussi se réjouir de voir un groupe anticiper l’avenir avec une grande intelligence tactique, notamment en rapprochant R&D ‘vaccins’ et R&D ‘pharma’. Cela va permettre d’allier la connaissance du système immunitaire développée dans le cadre de la première à la connaissance développée au niveau de la recherche thérapeutique visant à réactiver le système immunitaire pour soigner des maladies déjà présentes chez les patients. “

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