Mons, Charleroi et le Centre retrouvent des couleurs sur le marché immobilier

Fort potentiel de croissance pour le marché immobilier à Charleroi. © patrick de roo/id photo agency

L’analyse du marché immobilier du flanc oriental du Hainaut ne se solde pas par un bilan détonnant en 2017. Mais certains indicateurs sont dans le vert, témoignent les notaires, qui font preuve de confiance pour 2018.

Que retenir de 2017 ?

C’est avec le sourire aux lèvres que les notaires du Hainaut oriental – qui englobe les arrondissements de Mons, Soignies, Charleroi et Thuin – ont présenté leur analyse immobilière de l’année écoulée. Pourtant, on ne peut pas dire que le volume des ventes se soit révélé excellent – il progresse de ” seulement ” 0,4 % à l’échelle de la province par rapport à 2016. Ni que les prix des maisons et appartements aient fait des bonds. Les premières gagnent 0,5 % en moyenne, les seconds affichent un équilibre parfait. ” Ce qui, compte tenu de l’inflation de 2,1 points, s’apparente en réalité à une baisse des valeurs “, reconnaît Sylvain Bavier, notaire à La Louvière, sans toutefois s’alarmer. ” Ces résultats traduisent néanmoins une belle stabilité et, in fine, un marché immobilier très sain. ”

C’est leur expérience sur le terrain qui rend les notaires hennuyers si optimistes pour 2018. ” Contrairement à 2015 et 2016, où les mises en vente de biens suscitaient une, voire tout au plus deux offres, nous avons vu les candidats acquéreurs entrer un peu plus en concurrence en 2017, se réjouit Me Bavier. Cet engouement nouveau est le signe d’un avenir meilleur pour le marché immobilier du Hainaut oriental. Il se crée un momentum propice à l’achat et à la vente de biens. ” Et par conséquent, du moins le notaire l’espère-t-il, une réévaluation de la valeur de la brique dans la région.

Il faut dire qu’il y a de la marge pour une future progression des prix. Une maison se négocie en moyenne 21 % de moins dans le Hainaut que partout ailleurs en Wallonie, et… 40 % de moins à l’échelle du pays. Idem, à peu de choses près, pour un appartement (respectivement – 22 % et – 38 %). Avec ceci que le marché est fort étroit dans la province pour ce type de biens puisqu’ils ne font même pas l’objet d’une transaction sur 10 (8,8 % de parts de marché).

Le top 3 des communes les plus chères

Sans surprise, ce sont les communes qui jouxtent le Brabant wallon et celles qui ont la chance d’être desservies par un axe autoroutier majeur qui se monnaient le plus cher. Ainsi, pour les maisons de Silly, Jurbise et Seneffe, qui combinent les deux atouts ; pour les appartements, d’Enghien, Gerpinnes et Le Roeulx. Quoique, dans le cas de Gerpinnes, les raisons qui expliquent ce prix médian élevé des appartements sont moins claires, hormis la bonne réputation de cette commune huppée du sud de Charleroi. ” Le nombre de ventes, et donc, de points de comparaison est très peu fourni à Gerpinnes, comme à Enghien et Le Roeulx, d’ailleurs “, tempère Sylvain Bavier.

Qui évoque à ce titre les communes de Saint-Ghislain, Mons, La Louvière et Charleroi, seuls réels ” viviers ” à appartements du Hainaut oriental. ” Saint-Ghislain compte quelques projets neufs tandis que La Louvière est surtout pourvue d’immeubles à appartements existants “, précise-t-il. Mais c’est à Mons que les promotions essaiment, autour des Grands Prés surtout et, dans une moindre mesure, au centre-ville (à l’instar du complexe de standing ” I Love Mons “, près du palais de justice). Avec la pression que l’on suppose sur les prix puisque le prix médian d’un appartement à Mons a augmenté de 12,5 % entre 2016 et 2017.

Mons, Charleroi et le Centre retrouvent des couleurs sur le marché immobilier

Le top 3 des communes les moins chères

A l’autre extrémité du classement, le top des communes les moins chères subit quelques petits bouleversements. A commencer par le fait que Colfontaine n’est plus l’éternelle bonne dernière. Ses maisons n’ont pas pris de valeur – l’évolution de leur prix médian est nulle – mais d’autres communes ont essuyé un léger revers de fortune en 2017. Ainsi des entités communales de Quiévrain, dont le prix médian tombe à 87 750 euros (- 4,3 %) sur un an, et de Farciennes, qui la suit de près (86 250 euros, – 2,8 %). Dour et Colfontaine, ex-aequo (100 000 euros), ferment la marche en troisième position. ” Soit, Farciennes mise à part, des communes du Borinage, plus fragilisées que d’autres, dont le bâti est en mauvais état et l’économie moins dynamique qu’ailleurs “, note Me Bavier.

Pour ce qui est des appartements, outre Charleroi, qui est la commune la plus accessible en la matière, ce sont Manage et Morlanwez qui affichent les tarifs les plus bas. Mais le maigre volume des ventes enregistrées sur leur territoire rend les notaires très prudents, qui ne se hasardent pas à des ” généralités hâtives “.

” On aurait pu croire que Charleroi allait connaître un redémarrage de son après les grands chantiers de rénovation urbaine dont elle fait l’objet et à l’ouverture, en mars 2017, du centre commercial Rive Gauche, intervient Nicolas Romain, notaire à Anderlues. Il est encore trop tôt pour cela, sans doute. De nombreux projets d’immeubles à appartements sont dans les cartons mais à un stade trop peu avancé pour véritablement peser sur le marché et sur les prix. ”

Quid des terrains ?

Tout comme pour les villas, l’analyse des prix des terrains n’a pas été réalisée par les notaires hennuyers cette année. ” En moyenne, les terrains s’échangent à 85 euros du mètre carré, estime Me Romain. On recense peu de transactions dans la région, et ce, malgré le fait qu’elle ne manque pas de réserves foncières. Mais la plupart sont affectées à des terres de culture. “. Et Sylvain Bavier d’ajouter que les quelques lots qui ont changé de mains en 2017 étaient plus étriqués qu’auparavant. ” C’est le surcoût des charges d’urbanisme qui grève les prix et oblige les acquéreurs à réfléchir en termes de budget et non plus de superficie “, indique-t-il.

Quelles perspectives pour 2018 ?

Cette année et les suivantes s’annoncent prometteuses, assurent les notaires hennuyers. Qui placent tous leurs espoirs de reprise sur Charleroi, dont le potentiel de croissance ne demande qu’à se déployer. ” C’est le moment d’acheter, acquiesce Me Bavier. Après la Ville-Basse, les autorités communales s’attaquent tout doucement à la Ville-Haute et les retombées seront inévitablement positives pour le marché immobilier carolorégien. ” ” Le centre-ville de Charleroi est sans conteste l’endroit où réaliser le meilleur investissement possible en 2018 “, renchérit Me Romain.

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