Hausse des prix de l’immobilier : 80% des Belges pensent qu’elle va continuer (et ils ont raison)

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Les prix de l’immobilier devraient continuer à augmenter cette année et cela va dans le sens de la perception qu’ont huit belges sur dix à propos des prix du marché. Une grande étude d’ING s’est penchée sur le sujet

Les confinements successifs de la crise sanitaire ont dopé l’intérêt déjà naturel du Belge pour la brique. Cette frénésie accrue pour l’immobilier a dopé les prix du marché et une grande partie de la population semble résignée face à cette évolution puisque 81% de nos compatriotes voient la situation perdurer, alors qu’ils n’étaient que 65% à le penser en 2020.

La banque néerlandaise ING a effectué une grande étude au sein de six pays (Belgique, Royaume-Uni, Espagne, Pays-Bas et Allemagne) et a interrogé un échantillon de 1000 Belges pour connaître leur perception du marché immobilier.

La peur de rater l’affaire en or

Le Belge a l’impression que les prix des biens immobiliers continueront à flamber. Cette perception semble le tétaniser puisqu’il a peur de rater l’affaire en or et a tendance à vouloir acheter rapidement un bien. Huit Belges sur dix sont convaincus que les prix vont encore s’envoler dans les prochains mois, même si 62% d’entre eux pensent aussi que les prix du marché sont surévalués. Une tendance qui ne se limite pas au plat pays puisque l’étude d’ING pose le même constat dans les autres pays étudiés lors de l’enquête.

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Les prix ne baisseront pas de sitôt

Le pourcentage de la population qui pense que les prix de l’immobilier ne peuvent jamais baisser est également en augmentation. Ils sont désormais 59% à l’estimer, alors qu’ils n’étaient que 48 % l’an dernier. Mais pour contrebalancer ce sentiment, l’étude d’ING s’est également basées sur les chiffres officiels de Statbel. Les économistes de la banque néerlandaise ont ainsi pu calculer que la croissance des prix s’était ralentie à 0,3% au cours du premier trimestre de 2021. Lors du dernier trimestre 2020, le pourcentage était encore de 3,5%. Mais c’est surtout avec le premier trimestre de l’année écoulée que la différence est la plus marquantes. Entre 2020 et 2021, les économistes constatent une augmentation des prix de 9,1%…

Il existe évidemment des différences entre les différentes régions de Belgique. Si en Flandre, le prix médian affiche une hausse de 1,1% par rapport au dernier trimestre de 2020, la région bruxelloise et la Wallonie font fléchir le taux du pays vers le bas puisqu’elles connaissent des baisses respectives de 1,4% et de 1,2%.

Une augmentation des prix de 7 % selon ING

L’économiste d’ING, Steven Trypsteen, estime que la nette augmentation des prix de l’immobilier au cours du deuxième trimestre de 2021 indique que la hausse des prix va durer et qu’elle pourrait atteindre les 7% à la fin de cette année. Si la croissance des valeurs avait ralenti au premier trimestre, les chiffres des notaires montrent un emballement lors du second trimestre. Cette augmentation soudaine du prix crée

Steven Trypsteen, économiste chez ING, prévoit une augmentation des prix de 7 % en 2021. Pour donner cette estimation, il se base sur l’augmentation soudaine des prix de l’immobilier au cours du deuxième trimestre de cette année, ce qui a créé un fort effet de base. Si le prix médian de la propriété devait cesser d’augmenter lors des trois prochains trimestres, la croissance des prix pour 2021 par rapport à 2020 aurait été évaluée à 4,6%.

70% des Belges pensent qu’il est plus difficile d’acheter pour les jeunes

Cette flambée des prix, consécutive à la crise sanitaire, rend l’accès à la propriété encore plus compliqué pour les jeunes générations. Près de trois quart des membres de l’échantillon interrogés lors de l’étude pensent que les jeunes deviendront difficilement propriétaires dans les trois prochaines années.

Mais les chiffres publiés par la Banque Nationale de Belgique montrent cependant que la proportion de la tranche de la population âgée entre 21 et 35 ans qui a contracté un prêt hypothécaire en 2020 (et a pu devenir propriétaire) est restée stable autour des 35%. Ce chiffre, malgré un contexte défavorable, pourrait s’expliquer par des aides financières que les primo-accédants auraient reçues de leurs parents ou grands-parents. Désormais, ils empruntent moins de 90% de la valeur de leur logement. En 2019, cette proportion ne s’élevait qu’à 50 %. En 2020, ce chiffre a atteint une majorité de 70 %.

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Les musts : une grande habitation bien située, dans un quartier sympathique et bien connectée

La crise sanitaire a naturellement influencé les critères souhaités par les acquéreurs de biens immobiliers. Désormais, les Belges veulent une habitation plus spacieuse, de meilleure qualité et surtout bien située. Pour 35% des sondés, l’espace extérieur est aussi devenu plus important dans les critères alors que pour 23 % d’entre eux, c’est la qualité de la connexion internet qui est désormais un must. Le même pourcentage souhaite acheter son bien dans un quartier au voisinage agréable. La proximité de parcs, d’écoles, de magasins et de certains services particuliers est importante pour 18% des personnes sondées.

La pandémie de covid 19 étant un phénomène mondial, il n’est dès lors pas étonnant de voir que ces nouveaux critères d’achat deviennent similaires dans d’autres pays européens. Une bonne connexion internet, un bel espace extérieur et une maison située dans un quartier avec un voisinage agréable sont aussi cités comme critères les plus importants des candidats-acheteurs d’Allemagne, du Royaume-Uni et des Pays-Bas.

La rénovation a la cote

De plus en plus de permis ont été accordés ces derniers mois pour des rénovations. Une évolution logique de l’importance qu’accordent désormais les gens à leur habitation depuis qu’ils ont été contraints d’y passer plus de temps que d’habitude.

Au mois de mars de cette année, on avait accordé 3415 permis, ce qui constitue un record historique. Selon l’étude d’ING, près d’un Belge sur trois affirme avoir déjà ou être en train d’effectuer des travaux de rénovation et ce nombre devrait encore être plus important car 20% de nos compatriotes envisagent ou planifient des travaux de rénovation lors des douze prochains mois. Notons cependant que le phénomène semble plus marqué au nord du pays.

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