Comment la crise énergétique pousse les Belges à construire et rénover de façon durable
Le site Bobex a analysé l’évolution des demandes de Belges en matière de rénovation et de construction. Il dresse le bilan des tendances du secteur pour les 9 premiers mois de l’année.
Le site belge Bobex, spécialisé dans la comparaison de devis d’entreprises de construction et de rénovation, constate un phénomène frappant suite à son analyse des derniers mois : la demande en matière de rénovation et de construction ne cesse de croître (+42%). La crise énergétique et l’inflation actuelles en semblent donc pas encore avoir d’impact sur la frénésie de construction des Belges.
Les Belges, réputés pour avoir une brique dans le ventre, continuent à investir dans leur maison, mais ils le font de manière très ciblée. Selon les conclusions de Bobex, la crise énergétique a un impact positif sur les secteurs durables (de +100 à +200 %) et un impact négatif sur les secteurs esthétiques ou consommateurs d’énergie (de +10 à -30%). La durabilité a clairement le vent en poupe.
Produire son énergie
Sur l’année 2021, Bobex a remarqué une baisse de 15 % pour les demandes de panneaux solaires. La raison en était l’agitation et l’incertitude entourant le compteur numérique en Flandre. En 2022, la demande est repartie fortement à la hausse. La plateforme a ainsi enregistré une augmentation de la demande de panneaux solaires de pas moins de 195 %. Le site fait remarquer que les Belges recherchent activement des solutions pour produire sa propre électricité. Les stations de recharge sont également en plein essor avec l’augmentation du nombre de voitures électriques. Elles ont enregistré une hausse de 194 %.
Isoler, isoler, isoler !
Les Belges désirent également bien isoler leur habitation pour contrer les prix de l’énergie, particulièrement lorsqu’ils se chauffent au gaz naturel. L’isolation des toits, des murs et des sols est ainsi en hausse. Bobex enregistre une croissance de 86 % pour l’isolation des murs creux et de 91 % pour l’isolation des toitures. Rien que sur le mois de septembre, l’augmentation pour l’isolation des toits – qui offre un rendement plus rapide que les murs ou les sols – est de près de 400 % par rapport à septembre de l’année dernière.
Comme pour l’isolation, les clients recherchent également des doubles et triples vitrages. Ils équipent leur habitation de nouveaux châssis et de nouvelles portes. Néanmoins, la croissance est moins spectaculaire que pour l’isolation, avec “seulement” 14 %. Les travaux de toiture, en revanche, se portent bien, avec une augmentation de 21 %. Un toit sain et solide est une condition préalable à l’isolation ultérieure du toit et à l’installation de panneaux solaires.
Forte hausse des chaudières et des pompes à chaleur
En raison de la crise énergétique, les Belges sont à la recherche d’une nouvelle chaudière à condensation. La demande dans ce domaine a augmenté de 22 %. Les pompes à chaleur font encore mieux, avec une croissance de 215 %. Néanmoins, les clients sont souvent freinés par le budget nécessaire à l’installation d’une pompe à chaleur, qui oscille de 5 000 à 15 000 euros. La demande de climatiseurs est quant à elle restée presque stable avec une légère baisse de 3 %.
Batteries domestiques
Bobex note par ailleirs que la demande de batteries domestiques, qui étaient très populaires en 2021, a connu une baisse de 45 % en 2022, et principalement en Flandre. Le gouvernement flamand a en effet décidé d’installer des compteurs numériques chez les propriétaires de panneaux solaires à la mi-2021, ce qui a généré une énorme demande d’informations sur les batteries domestiques cette année. En 2022, cette demande s’est normalisée, il s’agit désormais de véritables demandes de devis plus que de simples demandes d’information.
Moins de travaux esthétiques
Bobex a aussi observé que le budget de construction est clairement orienté vers des rénovations durables plutôt que vers des travaux esthétiques. Les rénovations de bains semblent être moins importantes pour les Belges, avec une baisse de 17 % de la demande. Les cuisines se portent à peu près aussi bien que l’année dernière, avec une légère baisse de 2 %. La véranda classique est également moins demandée cette année, avec une baisse de 27 % de la demande. Les travaux de façade connaissent une baisse encore plus forte, de 59 %.
Le secteur des portes de garage connaît un taux de croissance très élevé de 112 %. Cela pourrait s’expliquer par le fait que de nombreuses portes de garage existantes sont relativement vieilles. La remplacer améliore donc singulièrement la sécurité de la maison, mais aussi son isolation.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici