Faut-il remplir vite sa cuve à mazout?
Les prix pourraient exploser.
“Petit conseil: faites le plein de votre citerne à mazout”, écrivait voici quelques jours dans un post sur LinkedIn le professeur à l’ULiège et spécialiste de l’énergie Damien Ernst, conseillant vivement aux Belges de vite remplir leur cuve. “Les prix pourraient exploser car il y a, selon moi, un risque de perdre les exportations russes de pétrole dans les mois à venir, ce qui provoquera une crise pétrolière majeure”, alertait-il juste avant la décision de l’Opep+ (le club des pays exportateurs de pétrole, qui inclut des Etats extérieurs à l’organisation dont la Russie) de réduire la production de pétrole de 2 millions de barils par jour. Une décision qui est clairement intervenue suite aux pressions de l’Arabie saoudite qui n’a jamais condamné l’intervention militaire russe en Ukraine et qui a accentué la remontée des prix. Ce qui a provoqué la fureur de Washington à un mois des midterms, les élections de mi-mandat aux Etats-Unis, dont on sait qu’elles pourraient punir le locataire de la Maison-Blanche pour ne pas avoir su contenir le prix de l’essence à la pompe.
Malgré ces sombres perspectives et la décision du cartel des pays exportateurs de pétrole, Bernard Keppenne, économiste en chef à la banque CBC, ne se montre pas trop alarmiste. Selon lui, il n’y a pas le feu au lac. Motif? Il faut tenir compte de deux éléments, dit-il. D’un côté, la décision des pays du Golfe de faire monter les prix ; de l’autre, les risques de récession, en particulier le ralentissement de l’économie chinoise, qui pèsent sur la demande et donc sur les prix. “On voit bien que c’est ce rapport de force qui guide aujourd’hui les prix, dont le niveau se situe plutôt autour des 100 dollars pour le baril de Brent, soit celui atteint au début du mois d’août”, observe l’économiste, ne prévoyant pour sa part pas de flambée du prix du mazout pour l’hiver.
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