Sylvie Ponchaut (Biowin): “L’écosystème des sciences du vivant est loin de s’essouffler”

Sylvie Ponchaut (Biowin) © PG

Le groupe GSK est l’un des moteurs du pôle de compétitivité des sciences du vivant. Mais il n’y pas de relation de dépendance vis-à-vis de ce géant mondial, assure la directrice de BioWin, le pôle de compétitivité santé de Wallonie.

GSK est un acteur de poids dans l’économie wallonne. Sa restructuration aura-t-elle des impacts en cascade sur tout le secteur pharmaceutique ?

Nous ne parlons pas ici d’un secteur en bout de course mais bien d’un secteur de plus en plus mature, en forte croissance et avec des biotechs désormais en phase d’industrialisation ou de pré- industrialisation. Nous avons recensé la création de quelque 2.400 postes dans les entreprises du secteur, les pertes d’emplois chez GSK devraient donc pouvoir être absorbées. Je pense même qu’il y aura encore des pénuries dans certains métiers. Nous devons continuer à taper sur le clou et à former des gens.

L’écosystème des sciences du vivant est en pleine santé, la mécanique est loin de s’essouffler. Des sociétés de services, des sous-traitants s’y sont développés en travaillant généralement pour tout l’écosystème et pas exclusivement pour une ou deux grandes entreprises. Le phénomène n’est donc pas comparable à celui qu’on a connu avec Caterpillar.

GSK est-il toujours très impliqué dans le pôle de compétitivité BioWin ?

Ces dernières années, GSK se fait un peu moins présent dans les projets de recherche collectifs. Mais il est toujours très impliqué dans le pôle et nous apporte beaucoup notamment dans les projets visant à développer les talents ou dans l’innovation clinique. Et puis, je n’oublie pas que notre président est quelqu’un de GSK (Philippe Denoël, head of external R&D GSK Vaccines).

Sans le rôle structurant de GSK, sans l’apport visionnaire de Jean Stéphenne (ancien patron de l’entreprise) et sa forte volonté de pousser le travail d’innovation collective avec les universités belges, BioWin n’aurait pas connu le même développement. Et ça continue. Chaque année, nous contribuons à l’action ” GSK meets the Belgian universities “, grâce à laquelle des chercheurs des mondes académique et industriel se rencontrent. Cette entreprise de niveau mondial est restée très connectée à la recherche universitaire en Belgique.

Cette connexion n’a-t-elle pas entraîné une “GSK dépendance” pour tout l’écosystème ?

Un tel acteur de niveau mondial tire bien sûr tout le secteur. Mais, non, il n’y a pas de relation de dépendance. Une mécanique vertueuse s’est installée. Ce qui attire les acteurs, c’est d’abord la disponibilité de talents. Nous avons des universités et des centres cliniques avec une recherche d’excellence, des sociétés de services, des capacités de production. Il y a là un réseau de compétences extrêmement attractif. Et je n’oublie pas toutes ces biotechs qui, avec le soutien des pouvoirs publics, se lancent dans des investissements plus risqués. Leur dynamisme est très stimulant, il pousse les entreprises à chercher des collaborations.

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