Sipwell, une société 100% belge, leader du marché de la fontaine d’eau
Contrairement à ce que son nom pourrait laisser supposer, Sipwell n’est pas une marque anglo-saxonne comme Culligan, son principal concurrent. Basée désormais à Londerzeel, l’entreprise est 100% belge et n’est active que chez nous. En un peu plus d’un quart de siècle, elle est devenue le leader du marché de la fontaine d’eau. Pour les entreprises mais aussi les particuliers.
Les curieux l’auront sûrement déjà remarqué: le long de l’A12 qui mène de Bruxelles à Anvers, un peu avant la brasserie Moortgat, se trouve le siège central de Sipwell, cette société dont les fontaines d’eau peuplent les entreprises belges. L’entreprise annonce une eau de qualité source. Y aurait-il donc une source qui coule depuis des années à Londerzeel? En fait, non…
“Il n’y a pas de source qui émerge sous notre siège, explique Peter Henderickx, le CEO de Sipwell. En fait, nous allons chercher l’eau dans une nappe phréatique située à 42 mètres de profondeur et entourée de vastes couches d’argile dite argile de Bartoon. L’eau est d’une très grande qualité. D’ailleurs, les brasseries voisines – et l’on sait l’importance de la qualité de l’eau dans la production de la bière – l’utilisent aussi. L’eau de Sipwell est très faiblement minéralisée. Elle est donc adaptée à tous les âges et tous les régimes. Neutre en goût, elle convient aussi parfaitement à la table.”
Un abonnement tout compris
Lors de son déménagement de Puurs il y a 15 ans, Sipwell avait fait creuser quatre nouveaux puits. L’an dernier, elle en a ajouté deux de plus. Il faut dire que l’entreprise souhaite poursuivre sa croissance. Aujourd’hui, elle livre environ 22 millions de litres d’eau par an à 40.000 clients. Des entreprises, majoritairement des PME, mais aussi des particuliers qui représentent 25% d’un chiffre d’affaires proche des 20 millions d’euros en 2019.
“Ces deux puits ont aussi pour but de diluer le pompage sur une plus grande surface, poursuit Peter Henderickx. Cela permet de diminuer l’impact notamment en cas de saisons sèches. Nous menons d’ailleurs régulièrement des études prospectives avec l’UGent pour mesurer l’effet de la sécheresse prolongée. Jusqu’ici, nous n’avons rien à craindre. Oui, vous avez raison, deux puits de plus signifient aussi une production accrue. Nous ne souhaitons pas conquérir les pays étrangers mais bien accroître notre part de marché en Belgique. Le secteur résidentiel offre de belles opportunités de développement. Un million de ménages pourrait être intéressé par notre eau. Je suis intimement persuadé, vu le contexte sanitaire, que moult familles seraient prêtes à payer un peu plus cher pour avoir de l’eau de qualité livrée à la maison et disposer d’une fontaine qui délivre de l’eau fraîche, tempérée et pétillante en permanence.”
Nous ne sommes pas réputés pour notre prix mais pour la qualité de notre service, de nos fontaines et de notre eau.”
Peter Henderickx, CEO
A cet effet, Sipwell lance, à destination des particuliers, une offre d’abonnement originale appelée Confort Pack. Il s’agit d’un contrat annuel payé par mensualités (les prix démarrent en dessous de 40 euros) qui comprend tout: la fontaine d’eau (modèle au choix) et son entretien, les livraisons et l’eau. Les quantités livrées sont calquées sur la consommation annuelle prospective de la famille et tiennent compte des variations saisonnières ou liées à des événements. Un confinement augmente évidemment la consommation familiale d’eau. C’est d’ailleurs ce marché des particuliers qui permet globalement à Sipwell de limiter les effets de la pandémie vu la fermeture des entreprises et l’avènement du télétravail.
Leader du marché
Active exclusivement en Belgique, Sipwell, créée en 1993 par David Rubinstein qui en est toujours l’actionnaire principal, est le leader du marché belge de la fontaine d’eau (55%). En un quart de siècle, elle aura donc fait fuir les concurrents (Nestlé) et devancé de gros acteurs comme Culligan dont les fontaines avoisinent les 14 millions d’euros de chiffre d’affaires en Belgique. Pas mal pour un acteur 100% belge qui, en plus, n’est pas le moins cher du secteur.
“Nous ne sommes pas réputés pour notre prix, sourit Peter Henderickx, mais pour la qualité de notre service, de nos fontaines et de notre eau. Il faut dire qu’à part construire les fontaines ou produire les bouteilles, nous faisons tout: le design des bouteilles et des fontaines, l’installation, l’entretien et le remplacement, la livraison et la reprise des bouteilles et l’embouteillage. Nous avons essayé, par le passé, d’assembler des fontaines mais d’autres dont c’est le métier font cela mieux que nous. Par contre, les actionnaires sont très sensibles au design. Ils estiment que nos fontaines et nos bouteilles doivent être belles. Cette tâche est donc toujours internalisée.”
Actuellement, Sipwell emploie 170 personnes dont la moitié sont des employés, l’autre moitié des ouvriers, des techniciens de maintenance et des livreurs. L’entreprise couvre tout le pays au départ de ses quatre dépôts (Londerzeel, Jumet, Izegem et Diepenbeek) à l’aide d’une cinquantaine de camions et camionnettes. Ces livreurs sont d’ailleurs les seuls à toucher les bouteilles (en plus des clients évidemment). Tout le reste est automatisé.
“Cette automatisation fait qu’aujourd’hui, la pandémie n’affecte pas notre production, poursuit Peter Henderickx. Les bouteilles, qui supportent mal d’être empilées, sont transportées dans des racks. De retour au dépôt, un robot se charge du déchargement, du lavage, de la désinfection et du remplissage. Un robot particulier, un sniffer, vérifie la qualité de la bouteille. Si elle présente des fuites, elle est retirée de la chaîne et part au recyclage.”
Durables les bouteilles d’eau?
Sipwell propose deux types de bouteilles: la 5 gallons (la bouteille de base qui fait 18 l) et la 10 l qui, pour des raisons d’ergonomie, prend de plus en plus d’importance. Boire de l’eau en bouteilles, fussent-elles grandes, est-ce en phase avec notre ère qui demande plus de durabilité? Chez Sipwell, on rétorque que le cycle d’une de leurs bouteilles (60 utilisations) permet d’économiser 1.100 bouteilles PET. Mais ce n’est pas tout.
“Ce cycle est un circuit fermé, assène Peter Henderickx. Chaque bouteille en fin de vie est recyclée. Le polycarbonate récupéré est utilisé dans la construction pour de multiples usages. C’est un matériau que l’on peut recycler à l’infini. Dans le même ordre d’idées, nous poussons nos clients à utiliser des verres ou, à tout le moins, des gobelets recyclables.”
20 millions : en euros, le chiffre d’affaires de Sipwell en 2019.
Sipwell a aussi fait appel à la société bruxelloise CO2Logic pour minimiser son empreinte carbone. Avec évidemment en point de mire, la livraison. Aujourd’hui, l’entreprise est CO2 neutre car elle compense via des projets ce qu’elle émet encore. Mais la première camionnette électrique est devenue réalité cette année pour desservir les clients bruxellois. Dans un an et demi, la flotte sera entièrement renouvelée pour ne plus compter que des véhicules électriques ou hybrides. L’évolution des fontaines d’eau va aussi dans le sens d’une réduction de leur consommation électrique. Enfin, le papier n’a plus cours à Londerzeel. Après avoir permis à ses clients de gérer digitalement leur compte, commandes et factures via un onglet du site internet, Sipwell va lancer, avant la fin de l’année, un site d’e-commerce qui permettra de devenir client en quelques clics.
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