Si chères les voitures d’occasion

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Robert Van Apeldoorn
Robert Van Apeldoorn Journaliste Trends-Tendances

La pénurie des voitures neuves contribue à la hausse du prix des voitures de seconde main, jusqu’à 10%. Celle-ci devrait durer.

Les automobiles d’occasion connaissent une hausse des prix “de l’ordre de 10%”, estime Filip Rylant, porte-parole de Traxio, la fédération des distributeurs et réparateurs de voitures et de deux-roues. La principale raison de cette hausse est à chercher du côté de l’offre de véhicules neufs. Beaucoup de constructeurs, comme Volvo ou Renault, ont dû réduire leur production par manque de composants électroniques. Les livraisons sont retardées. Du coup, cela ralentit la reprise des voitures qu’elles remplacent. Et ceux qui ont besoin d’une automobile et qui auraient souhaité un véhicule neuf doivent se rabattre sur l’occasion, faisant croître la demande… et les prix.

L’allongement de certains contrats de leasing durant la pandémie a aussi joué un rôle. Le confinement de 2020 et le télétravail ayant réduit le kilométrage des voitures de société, les contrats ont parfois été allongés, ce qui reporte d’autant l’arrivée des véhicules usagés sur le marché.

Si chères les voitures d'occasion

“C’est la loi de l’offre et de la demande”

“Certains parlent, dans le secteur, de hausses des prix jusqu’à 15%, mais cela me semble beaucoup”, avance Jean-Claude Gathon, fondateur de Soco, un des principaux acteurs du marché de l’occasion en Wallonie. “Nous avons observé une hausse de 7% à 8%, estime-t-il. Notre prix moyen est passé, depuis janvier, de 17.500 à 20.000 euros. C’est la loi l’offre et de la demande. Comme nous payons plus cher les autos, nous devons répercuter cette hausse.”

Les chiffres des immatriculations montrent bien la tension sur le marché. Celles des voitures neuves ont chuté de près de 28% sur les neuf premiers mois de 2021 en comparaison avec la même période d’avant-covid. Alors que la seconde main progresse de 3,4%. Il y a toujours eu plus de voitures d’occasion immatriculées que de neuves. “Mais l’écart est à présent devenu exceptionnellement élevé”, assure Filip Rylant. En additionnant les deux chiffres, il apparaît toutefois que l’ensemble du marché recule. En 2019, ce sont 971.101 véhicules (neuf + occasion) qui étaient immatriculés sur les neufs premiers mois de l’année. Ce chiffre a fondu en 2021, à 865.861.

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