Philippe Voisin (Crelan): “Les rapports sont moins verticaux”
C’est lorsque les Caisses coopératives belges derrière Crelan reprennent les 50% des parts détenues par les Français en juin 2015 que Philippe Voisin décide de rester en Belgique.
Originaire du Sud-Ouest, Philippe Voisin est un pur produit du groupe bancaire français Crédit Agricole. Après avoir grandi en Afrique et en Corée du Sud, l’homme a fait ses armes à Lyon, avant de passer par Mâcon et Paris pour s’exporter ensuite en Italie et atterrir chez nous voici une dizaine d’années comme responsable des risques au sein de Crelan. C’est lorsque les Caisses coopératives belges derrière Crelan reprennent les 50% des parts détenues par les Français en juin 2015 que Philippe Voisin décide de rester en Belgique. Si bien que quelques années plus tard, en 2017, il se voit proposer le poste de CEO de la banque coopérative belge. “Ce fut la décision la plus difficile de ma vie professionnelle, confie-t-il. A l’époque, je ne connaissais pas ou peu la Belgique. Mais, après coup, je ne le regrette absolument pas. La Belgique est un pays où il y a une vraie capacité d’écoute et d’ouverture vers l’autre.”
Selon le CEO, l’aspect hiérarchique dans les relations de travail est plus léger qu’en France ou en Italie. “C’est plus convivial, les rapports sont moins verticaux, mais aussi plus directs. On ne tourne pas autour du pot. Les problèmes se traitent pendant les réunions et pas avant ou après. La ponctualité est aussi très importante. Quand une réunion est prévue à 13 heures, elle commence à l’heure pile, et pas cinq minutes après.” L’homme observe également combien le travail collaboratif est plus développé. “Peut-être parce que vous apprenez très tôt à l’école à travailler en groupe, à construire des ponts même si les intérêts sont divergents.” Quant à la politique belge, Philippe Voisin observe que “la complexité institutionnelle du pays rend indispensable le compromis et que cette culture de consultation à la recherche de solutions a aussi ses avantages dans la vie des affaires”. C’est d’ailleurs pour ce Belge d’adoption, dont les deux enfants sont passés par le Lycée français à Uccle, “une excellente leçon d’humilité et de travail que d’en comprendre les arcanes”.
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