Myskillcamp rachète la start-up française Domoscio
Cette acquisition doit soutenir la forte croissance du spécialiste belge de l’e-learning, qui devrait être profitable dans les deux ans.
Les fondateurs de Myskillcamp, une entreprise d’e-learning basée à Tournai, ont toujours eu un oeil sur l’international. Très tôt, ils ont accueilli des investisseurs britanniques (le fonds Convictions) en plus des classiques LeanSquare et Wapinvest. L’an dernier, c’est le fonds américain Riverside qui est arrivé, ainsi que le groupe flamand Mediahuis, à l’occasion d’une levée de fonds de 12 millions d’euros. “Si j’avais su que moins d’un an plus tard, nous allions procéder à notre première acquisition, j’aurais essayé de lever plus d’argent”, sourit Kevin Tillier, CEO et cofondateur de Myskillcamp.
Cette acquisition est internationale puisqu’elle concerne la société française Domoscio, forte d’une quinzaine de personnes et qui réalise un chiffre d’affaires de près de 1 million d’euros. Pour boucler l’opération, la start-up tournaisienne a notamment pu compter sur l’apport de la Région wallonne, à travers la Sofinex, ainsi que sur les conseils du cabinet Beyond Law Firm et de Thomas Daenen.
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Equilibre pour 2024
Myskillcamp développe depuis 2013 une plateforme mettant à disposition des entreprises un catalogue de plus de 300.000 formations pour leurs collaborateurs. L’arrivée de Domoscio, spécialiste de l’intelligence artificielle appliquée à la formation, va contribuer à individualiser ces formations, et donc les rendre a priori plus pertinentes. “Avec l’étendue de notre catalogue, les gens ne savent pas toujours par où commencer, explique Kevin Tillier. Les compétences de Domoscio vont aider à évaluer le niveau de chacun et à les guider vers les contenus les plus adaptés.”
Cette alliance n’est toutefois pas que technologique; il y a comme une sorte d’alignement des astres. Myskillcamp devait recruter une quinzaine de personnes et l’effectif de Domoscio correspond aux profils recherchés, à commencer par celui de Benoit Praly, CEO de Domoscio, qui deviendra “responsable produits” chez Myskillcamp. “Nous réalisons la moitié de notre chiffre d’affaires en France et avons maintenant un pied-à-terre à Paris, ajoute Kevin Tillier. Ce rachat montre au marché français que nous investissons dans l’hexagone. Et puis, c’est une boîte rentable avec quelques beaux clients, comme la SNCF ou L’Oréal.”
De son côté, Myskillcamp affiche des clients comme Randstad, Decathlon, Thalys ou Sodexo et, nous glisse-t-on dans l’oreille, des discussions sont bien avancées avec d’autres grands noms. L’entreprise table sur une chiffre d’affaires 2022 entre cinq et six millions d’euros. La trajectoire prévoit un break even pour 2024. Elle emploie aujourd’hui 66 personnes et devrait atteindre les 90 emplois (les 15 de Domoscio inclus) d’ici la fin de l’année.
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