Les voitures électriques au secours des éoliennes

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Robert Van Apeldoorn
Robert Van Apeldoorn Journaliste Trends-Tendances

Les énergies renouvelables se développent énormément mais leur production restera irrégulière. Elia et le groupe VW vont se pencher sur le rôle des voitures à batterie afin qu’elles aident à stabiliser les réseaux du futur.

C’est connu, les éoliennes ne tournent que lorsque le vent souffle, et les panneaux solaires ne produisent rien la nuit. C’est l’inconvénient de l’électricité verte qu’Elli, filiale énergie du groupe VW, et Elia, gestionnaire du réseau électrique en Belgique et dans une partie de l’Allemagne, cherchent à atténuer en recourant aux batteries des véhicules électriques. Ces dernières pourraient fournir du courant aux réseaux publics lors des pics de consommation, le matin vers 8h30 et en début de soirée entre 18 h et 20 h. Les utilisateurs bénéficieraient, en échange, de tarifs réduits aux heures creuses.

Cette approche, appelée V2G (vehicule to the grid), est encore théorique: peu de voitures à batteries sont conçues pour fournir du courant électrique. Mais le groupe VW souhaite proposer ces charges bidirectionnelles sur de futurs modèles. La difficulté est de créer une architecture technique et tarifaire, puis un modèle d’offres. Le sujet est par ailleurs exploré par d’autres acteurs dans plusieurs pays, par exemple en Grande-Bretagne. Hyundai mène aussi une expérience V2G aux Pays-Bas, à Utrecht, avec 25 exemplaires.

Un potentiel de stockage massif

On le sait, le talon d’Achille de la production d’électricité, c’est son stockage massif, quasi impossible hormis via des systèmes hydrauliques basés sur des bassins situés à des altitudes différentes et des turbines – en Belgique, pareil dispositif existe à Coo. La production doit donc correspondre précisément à la consommation, qui varie tout le temps. Elia a notamment pour mission de gérer cet équilibre en Belgique et dans une partie de l’Allemagne (ex-Allemagne de l’Est), équilibre qui va se compliquer avec l’accroissement de l’utilisation des énergies vertes intermittentes. L’expérience menée par Elli et Elia le sera surtout en Allemagne, mais les travaux bénéficieront aussi à la Belgique.

Elia voit dans la voiture électrique un potentiel de stockage massif de courant. Selon ses études, la Belgique comptera entre 600.000 et 1,4 million de ce type de véhicules en 2030. Environ 10% de ce parc pourrait contribuer au réseau électrique sans que cela ne perturbe son usage normal, puisque une voiture reste stationnée en moyenne 95% du temps.

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