Les syndicats se prémunissent face à une “attaque frontale contre l’indexation”

Le syndicat libéral CGSLB évalue les recours juridiques contre les entreprises qui refusent d’appliquer totalement l’indexation automatique des salaires, comme l’assureur AXA. C’est ce qu’a indiqué jeudi le syndicaliste Maarten Dedeyne. De son côté, le syndicat socialiste Setca “utilisera toutes les pistes possibles en vue de sauvegarder l’indexation”, selon un communiqué.

AXA a décidé de n’appliquer l’indexation automatique qu’aux salaires inférieurs à 5.400 euros bruts à partir de l’an prochain. Un quart de ses 3.200 employés seraient touchés par cette mesure. La direction peut prendre cette mesure, car la convention collective sectorielle n’impose que l’indexation des salaires barémique. AXA paie son personnel plus que les barèmes, mais jusqu’à présent, la pratique était d’indexer quand même l’ensemble du salaire.

Pour les syndicats, la pilule a du mal à passer. Même si les salaires les plus élevés seront impactés, la CGSLB craint que la mesure ne mette sous pression le mécanisme d’indexation dans son ensemble. “Et nous craignons également qu’il ne s’agisse pas d’une intervention temporaire, mais d’un ajustement fondamental.”

La CGSLB dit travailler avec des avocats pour voir s’il existe un recours juridique contre la décision d’AXA. Toutefois, aucune action juridique concrète n’a encore été engagée. La direction d’AXA estime qu’elle ne fait rien d’illégal.

Le Setca, pour sa part, met en garde la direction d’Axa: “Le Setca utilisera toutes les pistes possibles en vue de sauvegarder l’indexation ainsi qu’une véritable concertation sociale”.

Les propositions d’Axa “peuvent sembler innocentes ou peut-être même attractives, mais elles ne le sont pas”, réagit le syndicat socialiste Setca dans un communiqué. “C’est une attaque directe contre l’indexation elle-même. L’indexation automatique n’est ni juste ni injuste, mais neutre. (…) Les personnes ayant des salaires plus élevés obtiennent en effet une augmentation plus importante mais en retour, elles doivent contribuer davantage (à la sécurité sociale, notamment, NDLR).”

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