La surcharge administrative, la plaie des experts-comptables

Les experts-comptables et conseillers fiscaux craignent pour leur intégrité physique © belga

Les obligations administratives auxquelles sont soumis les experts-comptables et conseillers fiscaux ainsi que leurs clients restent une “fameuse épine dans le pied”, selon l’Institut des expert-comptables et des conseillers fiscaux (ITAA), qui publie lundi les résultats de son baromètre annuel.

La frustration concernant le registre UBO, dans lequel sont inscrits les bénéficiaires effectifs d’une société, reste en tête des préoccupations administratives, avec 88% des 909 répondants interrogés en octobre. Les obligations administratives découlant de la législation anti-blanchiment sont également un point noir pour 77% des personnes interrogées.

“Cette année, les applications du gouvernement sont encore souvent citées comme source de charge administrative”, précise le président de l’ITAA, Bart Van Coile. “Ce n’est pas surprenant, le Servicedesk de l’ITAA a également été inondé cette année de témoignages de nos membres concernant des difficultés à utiliser principalement Tax-on-Web, Biztax, Intervat et CSAM“.

En revanche, la confiance semble se redresser nettement: alors qu’en 2020, 58% des membres interrogés se disaient “inquiets”, ce chiffre est tombé à 40%. Dans le même temps, le groupe des “optimistes” est passé de 11% à un peu moins de 30%. Fait non négligeable, 58% ont déclaré que la Covid avait joué un rôle dans l’estimation de cette confiance, soit nettement moins que les 85% de l’année dernière.

“Nous sommes bien sûr satisfaits de cette tendance”, note M. Van Coile. “Il semble que nous nous extirpions lentement mais sûrement des conséquences de la Covid. Les entreprises comptent également de moins en moins sur les mesures de soutien (…) Les clients de nos membres recommencent à investir davantage. Alors que l’année dernière, 38% d’entre eux avaient freiné les investissements, leur nombre a diminué de plus de moitié (16 %). Les entrepreneurs qui pensent investir plus ont quant à eux plus que doublé.”

Par ailleurs, 84% des sondés ont déclaré que des particuliers avaient fait appel à eux pour leur déclaration d’impôt sur le revenu des personnes physiques. “Cela s’explique en grande partie par la complexité accrue de la déclaration, qui augmente le besoin d’être guidé par un expert aussi pour des déclarations d’employés par exemple. Cette tendance accroît encore le rôle sociétal de notre profession”, explique le président de l’ITAA.

Enfin, 81% des personnes interrogées sont convaincues que la numérisation mènera l’expert-comptable et le conseiller fiscal à offrir plus de services de conseil à l’avenir et seulement 4% voient la profession évoluer différemment. “Le rôle de conseil a toujours fait partie de notre core-business, donc on pourrait croire qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Le fait est que ce rôle prendra encore plus de place à l’avenir si le tournant numérique est bien pris par les autorités et les professionnels. Cela permettra des conseils plus ciblés et adaptés au client”, conclut M. Van Coile.

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