La Flandre, eldorado électrique?
Retombée inattendue du verdissement de notre société: les expériences menées en matière de géothermie ont révélé que les eaux chaudes souterraines de Flandre contenaient du lithium, métal devenu critique depuis la montée en puissance des voitures électriques.
Parmi les sources alternatives de chaleur figure la géothermie. La technologie n’est pas nouvelle. Une partie de Paris est depuis des décennies déjà chauffée par géothermie. A une échelle infiniment plus modeste, une installation fonctionne depuis 1980 en Wallonie, à Saint-Ghislain. En Flandre, un projet est en cours à Beerse, sur le site de Janssen Pharmaceutica et à Mol, en Campine, l’Institut de recherche dans les technologies propres et le développement durable (Vito) a construit une centrale expérimentale.
Au niveau commercial, trois patrons – Vic Swerts (Soudal), Jan Lauwers (Profel) et Jan Tormans (Tormans Group) – ont ensemble investi dans Hita, la première entreprise géothermique du pays fondée par Geert De Meyer, un ancien de Vito. En 10 ans, cette société espère pouvoir chauffer 400.000 ménages via 10 centrales géothermiques qui fourniront en outre de l’électricité à 15.000 habitations.
A cet objectif climatique, vient aujourd’hui s’en ajouter un autre: extraire le lithium que contiennent les eaux souterraines remontées. L’enjeu est en effet d’importance. Les carburants classiques étant appelés à disparaître, les voitures de demain seront électriques, ce qui pose un problème de dépendance: 90% du lithium nécessaire à la confection des batteries provient en effet du Chili. D’où l’idée d’examiner si les eaux chaudes de Flandre contiennent suffisamment de lithium pour pouvoir être commercialement exploitées de manière écologique. Le CEO de Hita se dit confiant.
En Allemagne, commente-t-il, les concentrations mesurées permettent déjà d’alimenter un million de voitures. Les premières centrales géothermiques de Flandre devraient être opérationnelles en 2029.
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