La CSC tire à boulets rouges contre le travail de nuit dans l’e-commerce

© GETTY

Dégrader les conditions de travail dans l’e-commerce ne va pas résoudre les problèmes d’emploi, martèle mardi la CSC. Le syndicat chrétien souhaite dès lors modifier l’avant-projet de loi du gouvernement fédéral qui vise à faciliter l’instauration du travail de nuit dans ce secteur sans concertation avec les syndicats.

Ce projet va en effet compliquer l’obtention de compensations par les travailleurs en échange de l’instauration du travail de nuit, mettent en garde la CSC Transcom, la CNE et la CSC Alimentation et Services dans un communiqué commun.

La quantité d’emplois créés par le secteur de l’e-commerce est ambiguë, argumente le syndicat chrétien. Cette transformation conduit, selon lui, à des pertes d’emploi dans le commerce de détail classique.

Aux Pays-Bas, où des données sont disponibles, les emplois créés ne bénéficient en outre majoritairement pas aux travailleurs locaux, constate l’organisation syndicale. Les conditions de travail dégradées y entraînent une importante pénurie de main-d’oeuvre et les employeurs doivent faire venir des travailleurs détachés de pays de l’Est, souvent employés via des contrats d’intérim. Pas moins de 338.000 personnes sur 380.000 travailleurs dans le secteur de la logistique sont ainsi des migrants. “L’e-commerce n’est, de ce point de vue, pas une réponse pour faire diminuer le taux de chômage belge”, en conclut la CSC.

Contrats à durée déterminée ou à temps partiel et intérims: la qualité des emplois dans l’e-commerce est souvent faible, ajoute le syndicat chrétien, se basant sur ce qu’il se passe en France et aux Pays-Bas. En Belgique, le scandale récent de PostNL a montré que les conditions de travail de l’e-commerce sont “désastreuses” dans certains dépôts, fustige-t-il en outre.

Enfin, l’organisation syndicale rappelle l’impact négatif sur la santé du travail de nuit.

Dégrader les conditions de travail dans l’e-commerce ne va donc pas créer beaucoup d’emploi mais va surtout précariser le secteur, ce qui entraînerait le développement d’emplois dont personne en Belgique ne voudra, résume la CSC. Pour elle, mieux vaut un secteur avec des règles qui préservent la santé des travailleurs et que le travail de nuit soit soumis à des compensations négociées avec les syndicats.

Partner Content