L’UWE présente son “pire point conjoncturel” depuis les années 2000

Olivier de Wasseige (UWE). © Belga

L’Union wallonne des entreprises (UWE) a présenté mercredi à Louvain-la-Neuve son traditionnel point conjoncturel et pour Olivier de Wasseige, l’administrateur délégué de l’UWE, il s’agit du pire depuis les années 2000.

Après les impacts de la pandémie, les inondations qui ont durement touché certaines entreprises et les pénuries, la crise énergétique est “la crise de trop”. Les perspectives d’activités pour les entreprises wallonnes chutent dangereusement et l’année 2023 s’annonce très compliquée, entre énergie hors de prix et indexation automatique des salaires.

Olivier de Wasseige relaie l’appel au secours des entrepreneurs en demandant un “bouquet de solutions” à mettre en oeuvre par tous les niveaux de pouvoir.

L’UWE relève que l’indice de confiance des consommateurs est en chute avec sans doute des reports d’achats, tandis que les entrepreneurs wallons anticipent une baisse importante de leur activité pour les six prochains mois vu l’inflation, l’indexation automatique des salaires et le contexte géopolitique instable. Ils doivent aussi faire face à des prix de l’énergie qui explosent et augmentent les coûts de production.

A la suite d’une enquête menée par l’UWE, trois quarts des entrepreneurs qui ont répondu estiment que cette augmentation des coûts de l’énergie aura un impact important ou très important sur leurs activités. Parmi eux, 43% pensent que cet impact générera des diminutions de production ou d’activité, et 10% que cela pourrait générer des arrêts temporaires de production. Un tiers indiquent qu’ils devront recourir au chômage temporaire et 14% redoutent de devoir procéder à des licenciements.

Cependant, les perspectives d’embauche, bien que faibles, ne s’effondrent pas. Pour l’UWE, cela pourrait s’expliquer par le fait que nombre d’entreprises sont déjà en sous-effectif, et d’autres savent qu’il est particulièrement compliqué d’engager et de former de nouveaux collaborateurs actuellement. Elles rognent donc sur leur marge pour faire face à la situation.

L’UWE pointe aussi la faiblesse historique de l’euro face au dollar, qui pénalise les entreprises pour leur importation de matières premières sans profiter aux perspectives d’exportation.

Ce contexte de diminution des perspectives d’exportation, de diminution des investissements et d’augmentation des coûts est problématique. L’UWE approuve les dernières mesures annoncées par la Région wallonne pour limiter l’impact du prix de l’énergie, mais craint pour la suite, après le premier trimestre 2023. Elle espère aussi que le processus de demande des aides sera rapide, certaines entreprises ne pouvant tenir le coup très longtemps. Quant aux mesures annoncées par le Fédéral, l’UWE estime que c’est un premier pas, mais qui n’est pas suffisant.

On a besoin d’un bouquet de solutions mises en oeuvre par tous les niveaux de pouvoir“, conclut Olivier de Wasseige.

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