L’indexation automatique des salaires intenable pour neuf entrepreneurs sur dix

Neuf entrepreneurs sur dix trouvent que le système actuel d’indexation automatique est intenable, ressort-il d’une enquête menée par Unizo, l’association des indépendants flamands, auprès de plus de deux cents employeurs. Pas moins d’un tiers des entrepreneurs (32 %) disent reporter les investissements et les recrutements en raison de l’impact des augmentations salariales.

“Les syndicats ne cessent de prétendre que les salaires ne pourront augmenter que de 0,4 % cette année. Mais c’est un non-sens absolu”, déclare Danny Van Assche, directeur délégué d’Unizo. “Il s’agit de la loi sur les salaires, qui régit l’augmentation des salaires en fonction de l’index. La vérité, c’est que les salaires dans notre pays augmentent automatiquement et beaucoup plus rapidement que dans les pays voisins”, ajoute M. Van Assche. “Selon la Banque nationale de Belgique, les salaires augmenteront d’au moins 13 % en 2022-2024. Peut-être même que ce pourcentage va encore augmenter…”

Pour 2022 et 2023, la Commission européenne prévoit une accélération beaucoup plus forte des coûts salariaux réels pour la Belgique par rapport aux pays voisins. Unizo met une nouvelle fois en garde contre le risque de voir notre pays accumuler un handicap en matière de coût de la main-d’oeuvre, lequel menace la position concurrentielle des PME.

L’enquête montre que 96 % des PME employant du personnel se préparent à faire face à la hausse des coûts salariaux, par exemple en reportant ou en annulant des projets d’investissement (35 %) ou en économisant sur d’autres coûts (52 %). Les trois quarts souhaitent répercuter les prix sur les clients, mais pour l’instant, moins de la moitié des entreprises (47 %) sont passées à l’action. Cela signifie que les marges et la rentabilité sont mises sous pression, ce qui n’est pas viable à long terme.

L’organisation des entrepreneurs demande donc un ajustement de l’indexation automatique des salaires. “Les situations exceptionnelles doivent conduire à des mesures exceptionnelles”, lance-t-elle. “Cela peut se concrétiser par le biais d’un ajustement général, d’un saut d’index socialement ajusté ou d’une indexation nette en réduisant simultanément les cotisations des employeurs. Une autre option consiste à recourir à l’arrangement temporaire qui permet aux entreprises de se retirer de l’indexation automatique si nécessaire.”

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