Jean-Christophe Tellier (UCB) a quitté la Californie pour… Braine-l’Alleud
Jean-Christophe Tellier concède que cela lui a pris un peu de temps pour apprendre à connaître la Belgique et ses modes de fonctionnement.
Jean-Christophe Tellier avait travaillé en France, en Suisse, à Washington et était en poste en Californie quand il a été contacté par le DRH d’UCB. Eh oui, il a quitté la Californie pour Braine-l’Alleud… “J’ai été attiré par l’équipe, par le projet, par le potentiel plus que par la localisation en tant que telle, dit-il. La pharma est, par nature, une industrie globale. Si votre marché domestique est important, il est tentant de vouloir appliquer au reste du monde ce qui marche chez vous. En Belgique, il n’y a pas ce risque. Il y a une belle faculté d’adaptation aux cultures différentes, une ouverture d’esprit vers l’extérieur.”
Revers de la médaille: Jean-Christophe Tellier concède que cela lui a pris un peu de temps pour apprendre à connaître la Belgique et ses modes de fonctionnement, tant il avait l’esprit centré sur le caractère mondial de l’entreprise (UCB réalise la moitié de son chiffre d’affaires aux Etats-Unis). Cela ne l’empêche pas de confier avoir été séduit par “la générosité un peu spontanée” de l’accueil, qui lui a permis de se sentir rapidement intégré et “à l’aise” en Belgique. “Je ne suis pas certain que le Belge qui arrive à Paris connaît la même expérience en termes de chaleur humaine, glisse-t-il. Je ne sais pas s’il y a un management à la belge, je crois que le type de management dépend plus de la société et de son secteur d’activité que du pays, poursuit Jean-Christophe Tellier. La France a sans doute une approche plus centralisatrice, alors que la Belgique sera plus collégiale et consensuelle. C’est positif, je trouve car cela permet d’être plus inclusif, plus conscient des différences, des éléments importants dans nos sociétés modernes.”
Ce trait est peut-être l’une des explications aux différences entre les paysages politiques des deux pays. “La France est assez verticale et tranchée, analyse le patron d’UCB. ‘Je me pose en m’opposant’ est culturellement très ancré en France et cela tend sans doute à favoriser les extrêmes.” C’est d’autant plus vrai dans un monde, qui voit émerger des mouvements populistes dans de nombreuses démocraties. “On pouvait penser que l’accès d’un plus grand nombre à l’information allait mettre en avant les faits et la raison, conclut Jean-Christophe Tellier. Malheureusement, je ne suis pas sûr que ces dernières années, nos sociétés aient été plus raisonnables. C’est un vrai défi pour les démocraties.”
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