Entreprendre à moins de 30 ans: Michael Vandenhooft

Gourou belge du référencement, Michael Vandenhooft a fondé Extenseo qu’il a revendue à Skynet puis à Aegis. Aujourd’hui, le jeune entrepreneur développe plusieurs autres projets. Dont NewPharma, la première pharmacie sur le Web.

Tout commence en 1998 “dans la maison de mes parents, se souvient-il avec amusement. Je terminais l’EPHEC et me suis lancé dans le webdesign. Frustré d’avoir créé des sites Web qui ne généraient qu’un trafic ridicule, je me suis orienté dans l’e-marketing.” Avec un certain succès : devant le nombre de demandes, sa mini-société, baptisée 6MYK, engage son premier employé. Pourtant, le jeune patron constate que certains des partenaires de sa petite entreprise intègrent progressivement des services identiques en interne. “Pour ne pas entrer en confrontation, il ne me restait plus qu’à repositionner 6MYK.”

Très au fait des techniques d’e-marketing et observateur passionné de ce qui se pratique aux Etats-Unis, Michael Vandenhooft opère un choix visionnaire. En 2002, il se lance pleinement dans un domaine très pointu : le search engine marketing. Autrement dit, le marketing lié aux moteurs de recherche sur l’Internet, un domaine inconnu en Belgique. Il rebaptise sa société Extenseo et continue d’engager au rythme d’une personne tous les six mois. En tant que fondateur, il se concentre sur les aspects ventes et marketing mais ne gère pas lui-même la production. Il passe donc l’essentiel de son temps à évangéliser et à créer le marché, inexistant jusqu’alors. Un rôle de gourou que le jeune patron prend à coeur. “Comme jeune entrepreneur, on n’a aucun atout, commente Michael Vandenhooft. On ne connaît rien à la compta, à la vente, au recrutement. On n’a qu’un réseau limité. Bref, il faut tout faire au culot.”

Michael Vandenhooft, coaché par Solvay Entreprendre où il a suivi une formation, n’hésite donc pas à prendre son téléphone et à y aller au “forcing”. Son argumentaire tenait visiblement la route puisque son concept séduit de plus en plus d’entreprises et atteint, en 2004, un chiffre d’affaires de 1 million d’euros. Un beau montant pour une petite PME dont le patron mise tout sur la croissance organique. L’un des bons souvenirs de Michael Vandenhooft ? Sans conteste la signature d’un contrat avec la compagnie aérienne SN Brussels Airlines, “le premier gros budget pour un projet ambitieux et en plusieurs langues”. Et qui l’aide d’ailleurs à sortir d’une situation de crise alors que les rentrées tardent à arriver. Mais Skynet s’intéresse alors au “bébé” de Michael Vandenhooft : en 2006, la filiale de Belgacom rachète Extenseo. Michael n’a que 29 ans, c’est lui qui gère les négociations avec Skynet. Le patron continue à diriger son équipe, qui passe de 12 à 17 personnes. Skynet rencontre cependant quelques difficultés de positionnement. Extenseo restera une sorte d’électron libre dans le groupe et Michael admet une certaine frustration : “Dans une structure aussi grosse que celle de Belgacom, un groupe avec un tel chiffre d’affaires, on a parfois l’impression que notre petite entité ne représente pas grand-chose. Et que l’on bosse ou pas, on pense que cela ne change rien. Cela dit être dans un tel groupe a des avantages indéniables : quel confort de s’appuyer sur une structure RH, une société de leasing, la gestion des badges, etc. Autant de choses, parfois minimes, qu’il ne faut plus gérer soi-même.”

En 2008, la société est passée dans le giron du groupe Aegis. Michael Vandenhooft, chargé de conclure le deal, n’y est resté que pour assurer la transition avant de se lancer dans de nouveaux projets. L’un d’entre eux se veut, selon Michael Vandenhooft, très porteur : New Pharma, la plus grande pharmacie en ligne. Lancée avec 3 associés, l’entreprise profite d’un changement légilstaif en 2009. Jusque là interdite, la vente de médicaments sur le Web a été autorisée. De quoi compléter une offre jusque là limitée aux produits de parapharmacie. S’ils ne veulent pas encore divulguer de chiffres, les fondateurs de New Pharma assurent que les résultats sont renversants… A suivre.

Christophe Charlot

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