Placements verts: haro sur le “greenwashing”

Asoka Wöhrmann, président de DWS, a été obligé de démissionner suite à des soupçons de tromperie en matière de respect des critères ESG. © belgaimage
Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

De DWS à JP Morgan en passant par HSBC, les déboires des institutions financières se multiplient sur le terrain de l’investissement labellisé durable.

A force de vouloir laver plus blanc que blanc, on finit par se prendre les pieds dans le tapis. C’est ce qui vient d’arriver outre-Rhin à Asoka Wöhrmann, président de DWS, le deuxième gestionnaire d’actifs coté en Europe (derrière Amundi). Ce dernier a été obligé de démissionner suite à une perquisition de la police dans les locaux de la grosse filiale de Deutsche Bank. Les enquêteurs soupçonnent une tromperie quant à l’importance des investissements de DWS respectant les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). La société de gestion a toujours nié les accusations de greenwashing et de placements faussement labellisés verts. Mais selon le journal Les Echos, elle aurait revu à la baisse la proportion de ses encours ESG pour atteindre 115 milliards d’euros fin 2021 (soit 12% de ses 928 milliards d’actifs) contre 459 milliards un an plus tôt.

Capitalisme woke

Mettant en lumière les limites des réglementations et des contrôles en matière d‘investissements “responsables” (SFRD, etc.), l’affaire DWS intervient quelques semaines après celle de la banque HSBC, rappelée à l’ordre par le gendarme britannique de la publicité. En cause: une campagne marketing présentant l’institution comme particulièrement active en matière environnementale malgré sa forte implication dans le financement d’activités émettrices de gaz à effet de serre.

Outre-Atlantique, c’est le patron de la puissante banque américaine JP Morgan qui vient quant à lui de faire les frais de cette croisade anti- greenwashing. “Non, je ne suis pas woke”, a déclaré l’emblématique CEO américain, lors d’une récente conférence pour investisseurs à New York. Une déclaration qui en dit long sur la tournure que prend le débat sur l’engagement sociétal des entreprises aux Etats-Unis, poussées dans le dos par le wokisme, mouvement très présent outre-Atlantique et qui gagne peu à peu l’Europe. Des fleurons du capitalisme, comme JP Morgan, sont en effet de plus en plus aussi critiqués par les investisseurs… anti-woke. Bref, pas simple d’être ESG compatible par les temps qui courent.

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