Febelfin: une augmentation des taxes limitera la capacité d’action des banques

Febelfin

Les prélèvements supplémentaires imposés au secteur financier compromettent le soutien à l’économie, met ce dernier en garde en réaction à l’accord budgétaire fédéral conclu mardi.

Un secteur bancaire fort est primordial pour soutenir l’économie et la société et une augmentation des taxes limitera le rôle sociétal et la capacité d’action des banques en temps de crise, estime ainsi Febelfin. Durant les discussions budgétaires, le gouvernement aurait décidé d’augmenter sensiblement les contributions des banques en supprimant en partie la déductibilité fiscale de la taxe annuelle belge sur les établissements de crédit (taxe bancaire). Un choix que regrette profondément la fédération sectorielle car il implique une augmentation “significative” des taxes que les banques doivent payer chaque année.

Or les banques belges contribuent déjà largement aux finances publiques et au fonctionnement du système financier, à hauteur de 3,2 milliards d’euros pour 2021, pointe l’organisation. Une comparaison avec les pays voisins montre, en outre, que les banques belges paient déjà des contributions et des charges nettement plus élevées qu’ailleurs, développe-t-elle, se disant “extrêmement préoccupée” par la compétitivité du secteur financier belge.

Le secteur fincier belge prêt à faire un effort, mais …

Ce dernier est disposé à faire un effort supplémentaire en période de difficultés économiques, comme il l’a fait durant la crise du Covid. Les banques avaient alors accordé par leurs propres moyens des reports de paiement pour 13 milliards d’euros aux particuliers et pour 24 milliards d’euros aux entreprises, illustre Febelfin. Il en va de même avec la crise énergétique actuelle avec le report de paiement du capital offert aux ménages qui connaissent des difficultés financières. Mais il est indispensable de toujours maintenir un équilibre, souligne Febelfin. “Or, cet équilibre est aujourd’hui mis à mal.”

Des prélèvements supplémentaires diminueraient en effet la capacité des banques à soutenir l’économie, insiste le secteur financier. “L’impact potentiel sur les crédits aux entreprises et aux ménages ne doit pas être sous-estimé. En effet, avec un montant de 100 millions d’euros, les banques peuvent accorder des crédits pour environ 2 milliards d’euros’, donne-t-il en exemple.

Les banques doivent, de plus, disposer d’une capacité suffisante pour absorber les chocs et relever les défis de l’avenir, comme le rôle important que jouent les institutions financières dans le financement de la transition vers une société plus durable, poursuit Febelfin.

“Compte tenu de la situation économique difficile, le secteur financier est évidemment prêt à faire un effort supplémentaire, mais ces mesures réduisent la capacité des banques à fournir l’oxygène nécessaire aux entreprises et aux ménages”, conclut la fédération.

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