Affaire One Coin: la FSMA réagit
Suite à nos révélations dans le dossier One Coin, le gendarme du secteur financier tient à apporter certaines précisions.
Le One Coin est une gigantesque arnaque aux cryptomonnaies. Les montants investis dans cette fausse cryptomonnaie sont affolants : on parle de plusieurs milliards d’euros au niveau mondial. En Belgique, le principal revendeur de One Coin est l’ex-député Laurent Louis. Malgré une instruction judiciaire ouverte au parquet financier de Charleroi depuis mars 2017, qui mène directement à lui, Laurent Louis poursuit en toute impunité ses activités de revendeur de produits financiers douteux. Dans notre dernier article, nous pointions les failles de notre système, qui n’est pas parvenu à arrêter cette arnaque pourtant connue des autorités judiciaires et administratives belges depuis des années.
La FSMA, en charge de la surveillance du secteur financier conteste être “aux abonnés absents”, comme nous l’écrivions. Elle tient à apporter certaines précisions sur son rôle dans les dossiers d’arnaques de type One Coin. Nous nous sommes entretenus avec son porte-parole Jim Lannoo : “La FSMA a un rôle préventif dans les dossiers d’arnaques. Nous publions des mises en garde, nous répondons de manière personnalisée et systématique aux questions des citoyens qui nous sollicitent. Ces derniers sont de plus en plus nombreux à nous contacter de manière préventive, ce dont nous nous réjouissons“, explique Jim Lannoo. Les notifications des consommateurs à la FSMA sont en constante augmentation, nous précise son représentant : elles sont passées de 998 en 2018 à 1.227 en 2019. Et cela progresse encore en 2020, pointe le porte-parole.
La FSMA réalise des campagnes d’information concernant la fraude à l’investissement, sous le slogan “Une offre trop belle pour être vraie ? Commencez par dire non.” Un quizz est disponible sur son site Internet, pour permettre aux consommateurs d’évaluer si une offre qui leur est faite présente un caractère frauduleux. L’autorité nous indique également préparer de nouvelles vidéos de sensibilisation contre la fraude en ligne.
“Quand il y a des indices de fraude dans un dossier, ce sont les autorités judiciaires qui sont compétentes. Il s’agit en effet d’infractions pénales. Dans de tels cas, nous transmettons toujours le dossier à la Justice qui dispose des outils appropriés pour mener une enquête et avec qui la FSMA collabore activement“, poursuit Jim Lannoo. C’est ce qui s’est passé dans le dossier One Coin, souligne le porte-parole : “Un dossier de 60 pages a été transmis au parquet. ” Jim Lannoo rappelle aussi qu’une mise en garde a été émise au sujet du One Coin en 2016, mise en garde qui est toujours présente sur le site Internet de l’autorité.
“Nos équipes travaillent de manière acharnée sur ces dossiers“, conclut Jim Lannoo.
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