Manger mieux et faire plus de sport ? Vos collègues vous influencent plus que vous ne le pensez

Bien-être au travail collègue
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Corbeille de fruits, défis sportifs, abonnement à une salle de sport ou une cantine saine sont de plus en plus prisés. Mais est-ce que cela joue vraiment sur la productivité ? Une étude néerlandaise nuance.

Une cantine où l’on offre des repas sains, une belle corbeille de fruits à disposition ou la possibilité de participer à des défis sportifs sont autant d’initiatives qui ont fait flores en entreprises depuis la fin de la pandémie. L’idée est d’inviter ses employés à adopter des habitudes plus saines. Pour qu’ils se sentent mieux et restent plus longtemps chez l’employeur. Outre la convivialité de ces initiatives et le souci du bien-être de ses troupes, l’entreprise a encore autre chose à y gagner. Un employé en bonne santé serait en effet plus performant.

Une meilleure santé pour de meilleures performances ?

Une enquête néerlandaise menée auprès de 11 000 travailleurs dans 250 entreprises de neuf pays européens en nuance tout de même l’effet. Anne Van der Put, sociologue à l’université d’Utrecht et auteur de l’étude, précise ainsi dans De Morgen que “Sur une échelle de zéro à cinq, il s’agit d’une amélioration des performances de l’ordre de 0,1 à 0,2. Ce n’est pas énorme, mais c’est évidemment significatif si l’on additionne tous les employés”. De façon plus surprenante, l’étude montre que ceux qui ne participent à aucune des initiatives proposées seraient tout de même plus performants. Le simple fait de se voir proposer ce genre de chose donnerait envie d’en faire plus pour l’entreprise.

L’effet troupeau

Toujours selon l’étude, ce genre d’initiative provoque par contre un certain mimétisme entre collègues, voire un effet d’émulation. Voir son collègue prendre un plat végétarien ou faire du sport à midi peut donner l’envie de faire de même. On serait en quelque sorte contaminé par ses collègues. C’est ce qu’on appelle l’effet troupeau.

Mieux, cet effet positif perdurerait jusqu’à la maison. L’étude révèle ainsi que ceux qui mangent plus sainement au bureau le font aussi une fois chez eux. D’une part parce qu’un tiers des calories ingérées le sont au travail et d’autre part ce qu’on mange au boulot est très visible. Cela induit forcément plus d’autodiscipline. Une autodiscipline qu’on maintiendrait par habitude une fois loin des regards. Ce prolongement de l’effet après ses heures de travail ne vaut cependant pas pour l’exercice physique ou l’on constate que l’employé ne fait ni plus ni moins de sport.

Des efforts réduits à néant si la culture d’entreprise ne s’y prête pas

Par contre, si, de façon générale, un employé peut être influencé par ses collègues à vivre plus sainement, cette influence s’arrêterait net si la culture d’entreprise ne s’y prête pas. Si l’entreprise valorise les journées à rallonge et fait passer le travail avant tout, l’employé continuera à manger vite fait son mauvais sandwich derrière son ordinateur. Tout simplement parce qu’il se sentira coupable de prendre le temps de faire du sport ou de manger sainement alors que ses collègues cravachent. Et la plus belle cantine et les meilleurs cours de yoga du monde n’y changeront rien.

Il ne sert donc à rien de proposer toutes sortes d’activité bien-être si l’on continue de planifier des réunions à l’heure du midi, à être en sous-effectif ou que la charge de travail n’autorise aucune pause. De même que, pour que l’initiative porte ses fruits, elle doit être répétée tout au long de l’année. Ne faire que quelques petites tentatives ponctuelles ne serait qu’autant de coups dans l’eau. Pour être significatif, le bien-être au bureau doit en effet être l’objet d’une attention constante.

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