Quels ont été les meilleurs coups de Warren Buffet et où s’est-il royalement planté ?

Warren Buffett
Baptiste Lambert

Warren Buffett est une source d’inspiration pour de nombreux investisseurs qui scrutaient ses mouvements de près. Dans de nombreux cas, ils auront eu raison.

Malgré les gros titres de la presse généraliste qui ont annoncé un “départ à la retraite” de Warren Buffett, la réalité est un petit peu différente. Dans les faits, l’homme aux 94 printemps laisse les responsabilités opérationnelles à son successeur, Greg Abel, mais il restera à la tête du Conseil d’administration. De quoi continuer à influencer les choix d’investissements de Berkshire Hathaway.

Et puis, la passation de pouvoir n’aura lieu qu’à la fin de l’année. Et quand on sait la montagne de liquidités – environ 300 milliards de dollars – sur laquelle est assise la société d’investissement, on n’est pas à l’abri d’autres jolis coups de l’Oracle d’Omaha.

Ses meilleurs coups

Ces réussites, elles ont été nombreuses dans la longue carrière du nonagénaire. Jusqu’à le porter à la 5e place du Bloomberg Billionaires Index, avec une fortune estimée à 169 milliards de dollars.

  • American Express : investir comme Warren Buffett, c’est aussi avoir le sens du timing. Le milliardaire a décidé d’investir dans American Express à la suite d’un scandale dans les années 60. À partir de 1967, l’entreprise commencera à soigner sa réputation. Bien que Berkshire n’y investisse plus depuis 1995, le conglomérat détient aujourd’hui 21% du capital, ce qui porte son trésor à 42 milliards de dollars. C’est 20 fois la mise de départ.
  • Le secteur de l’assurance : son choix d’investir en 1967 dans la National Indemnity et dans la National Fire & Marine a permis à Warren Buffett de se créer une base de liquidités pour de nombreux autres investissements. Aujourd’hui, la division assurance de Berkshire pèse 173 milliards de dollars, notamment grâce à l’assureur automobile à bas coût Geico.
  • See’s Candy : Buffett a pointé à de nombreuses reprises l’investissement dans cette grande confiserie, réalisé en 1972, comme un tournant de sa stratégie. À partir de ce moment-là, il ne s’interdira plus d’investir dans de grandes entreprises, pourvu qu’elles disposent d’un avantage concurrentiel et qu’elles produisent des produits appréciés par le public. C’est à cette lumière qu’il faut regarder ses investissements dans Coca-Cola, Heinz, Gillette ou encore Apple.
  • Coca-Cola : il choisit d’investir dans le fabricant de soda en 1988. Ce qui lui permettra non seulement de récupérer plus de 20 fois sa mise, mais aussi d’engranger de nombreux dividendes réguliers.
  • BYD : il s’agit bien sûr de son investissement le plus lucratif, sur conseil de son acolyte de toujours, Charlie Munger. « Charlie m’a appelé un jour et m’a dit : “Nous devons acheter BYD, ce type qui le dirige est meilleur que Thomas Edison” », s’est remémoré Buffett auprès CNBC en 2018. L’investissement s’est opéré très tôt, en 2008, et a été encaissé en grande partie entre 2022 et 2024. Rendement : 232 millions d’investissements transformés en 7,7 milliards de dollars en 2021.
  • Apple : il s’agit tout simplement de son investissement le plus important. Fin 2023, Berkshire avait investi pas moins de 35 milliards dans la marque à la Pomme. À son max, cet investissement avait été porté à 173 milliards de dollars. Warren Buffett a eu le nez fin en achetant, mais aussi en vendant, en 2024 et 2025. Il évitera durant cette période l’évaporation de 1.000 milliards de capitalisations boursières de la société de Tim Cook.

Cette liste est bien sûr loin d’être exhaustive.

Warren Buffett, CEO de Berkshire Hathaway, et son acolytes de toujours, Charlie Munger – JOHANNES EISELE/AFP via Getty Images

Ses pires coups

Parce que la vie d’un investisseur, même pour le meilleur d’entre eux, est aussi fait d’échecs, voici une liste des mauvais coups et des opportunités manquées.

  • Dexter Shoe : Buffett a qualifié lui-même cet investissement comme sa “plus horrible erreur”, dans une lettre aux actionnaires en 2014. Buffett a acquis Dexter Shoe en 1993 pour 433 millions de dollars. Cette société a plongé à elle seule l’activité “chaussures” de Berkshire, en 2001, à moins 45 millions d’euros, jusqu’à sa faillite. Le pire, c’est que Buffett a vendu des actions Berkshire Hathaway pour acheter cette société.
  • Berkshire Hathaway : à la base, Berkshire Hathaway était une société de textile. Buffett y a mis ses billes en 1962, mais deux ans plus tard, l’entreprise était en déclin. Les dirigeants de l’entreprise ont essayé de forcer la main de Warren Buffett qui décida finalement de prendre le contrôle total de l’entreprise. “Cela ressemble à une belle histoire de moralité, mais, en réalité, j’avais investi une somme considérable dans une entreprise épouvantable”, a reconnu l’Oracle d’Omaha, dans une interview accordée à CNBC en 2010. Après cet échec, Berkshire Hathaway se dirigera vers les assurances, comme nous l’avons vu plus haut.
  • Tesco : même Warren Buffett peut faire des erreurs de jugement. En 2012, Berkshire Hathaway avait investi 415 millions d’actions Tesco. Deux ans plus tard, les actions de cette chaîne de supermarchés britannique était au plus bas en 14 ans. Buffett a réagi, mais trop tard, entraînant une perte 444 millions de dollars dans l’aventure.
  • Les opportunités manquées : de son aveu même, Warren Buffett a manqué de flair concernant certaines grandes entreprises technologiques, comme Amazon, Google ou Microsoft. Et parmi les autres grandes marques, le milliardaire a failli investir 100 millions de dollars dans Walmart, ce qui aurait pu lui rapporter aujourd’hui 10 milliards de dollars. Le nonagénaire a également vendu Walt Disney trop tôt, ne lui permettant pas de faire de plus-values.

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