Sipef et Daimler

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Compte tenu du risque significatif d’un début de correction des Bourses occidentales durant les deux prochains mois, nous poursuivons notre analyse du portefeuille modèle à la recherche de positions susceptibles d’être vendues en tout ou en partie afin de grossir notre trésorerie.

Sipef est une position dont nous pouvons être très satisfaits de la performance ces derniers mois. Surtout parce que l’action a superbement résisté à l’augmentation de capital. Le cours a en effet continué sa progression après l’opération, et nous ne nous y attendions pas. En mai, le groupe de plantations anversois est parvenu à récolter 97,1 millions de dollars, ou 88,9 millions d’euros, en émettant de nouvelles actions à 54,65 euros. Près de 90 millions d’euros de capitaux frais ont servi à financer une augmentation de la participation de 47,81% dans la plantation indonésienne d’Agro Muko (à 95% ; 9336 hectares supplémentaires) pour 144,1 milliards de dollars (plus fonds de roulement). En outre, on attend toujours le feu vert pour l’acquisition, pour 53,1 millions de dollars, de la participation de 95% dans DMIL, une plantation existante de 6562 hectares de palmiers à huile, extensible à 9000 hectares, à Musi Rawas.

Le groupe a publié d’excellents résultats au premier trimestre. La production d’huile de palme s’est élevée à 80.882 tonnes, en hausse de 21,7% par rapport à l’an dernier (66.446 tonnes). La croissance de la production devrait cependant retomber à 10 % au deuxième trimestre, ce qui est toujours très appréciable. L’huile de palme s’est négociée en moyenne à 773 dollars la tonne au premier trimestre, en hausse de 22,5 % par rapport à l’an dernier (631 dollars). La perspective d’une augmentation de la production d’huile de palme au cours des mois à venir, associée à de nouvelles récoltes record de soja (principale huile végétale concurrente) a entraîné une baisse du cours de l’huile de palme d’environ 100 dollars ces derniers mois, à environ 650 dollars la tonne. Sipef avait toutefois profité de l’excellent début d’année pour vendre 45% de sa production annuelle attendue à 788 dollars la tonne au premier trimestre. Notamment grâce à la participation (partielle) à l’augmentation de capital (les actionnaires existants pouvaient souscrire à deux actions nouvelles par lot de 11 actions existantes) et à l’excellente performance boursière de l’an dernier (+40% sur les 12 derniers mois), Sipef est devenue notre plus grande position dans une action individuelle. Nous allons dès lors la réduire (2B).

Nous sommes nettement moins satisfaits de la performance boursière de Daimler ces derniers mois. Certes, nous ne sommes pas perdants depuis l’achat de l’an dernier, mais la majeure partie de la hausse était déjà passée au début de l’année.

Le constructeur automobile allemand a publié des résultats record pour 2016. Les ventes de voitures Mercedes-Benz ont augmenté de 10% (de 2,00 à 2,20 millions) et le nombre de camionnettes vendues est également en hausse (de 321 à 359.000). Le chiffre d’affaires du groupe a gagné 3% (de 149,47 à 153,26 milliards d’euros). Le bénéfice opérationnel récurrent (REBIT, hors éléments uniques) s’est également amélioré de 3% (de 13,83 à 14,24 milliards d’euros). L’augmentation du bénéfice net est restée limitée à 1% (de 8,71 à 8,78 milliards d’euros). Par action, il a ainsi progressé de 7,87 à 7,97 euros. Malgré ces résultats, la réaction du marché a été négative. Parce que le directeur Dieter Zetsche ne table ” que ” sur une croissance limitée du bénéfice pour cette année.

L’action Daimler se négocie à peine à 7 fois les bénéfices prévus pour cette année, à peine 1,1 fois la valeur comptable et un rendement de dividende attendu de 4,8%. Manifestement, le marché ne prévoit pas de croissance du bénéfice cette année et l’an prochain, ce qui pèse sur la valorisation. Les points d’interrogation qui planent au-dessus du passage à l’ère des voitures autonomes et électriques, et les investissements indispensables (dépenses en recherche-développement) dans cette optique pèsent également sur l’action. On peut dès lors se demander comment elle réagira en cas de correction générale… Sans doute y aura-t-il d’autres opportunités à exploiter par la suite. C’est la raison pour laquelle nous mettons l’action allemande en vente et abaissons notre conseil à ” conserver/attendre ” (2B).

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