Net recul du bénéfice chez Südzucker

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L’on sait naturellement que le cours du sucre connaît des hauts et des bas. En termes de chiffre d’affaires, la diversification de Südzucker est très avancée: au cours de l’exercice 2017-2018, la division Sucre n’a plus assuré que 43% du chiffre d’affaires du groupe et 31% de son bénéfice opérationnel.

Comme prévu, Südzucker a entamé l’exercice 2018-2019 (clôture: le 31/3/2019) en mode mineur. Si le premier trimestre (période avril-juin) se caractérise par un chiffre d’affaires assez stable, le bénéfice opérationnel (Ebit) confirme le repli que laissait présager l’effritement de la rentabilité de la division sucrière, lui-même dû à la forte baisse du cours du sucre. Le chiffre d’affaires a cédé 2,3%, à 1,74 milliard d’euros (1,78 milliard d’euros sur la même période l’année précédente) et l’Ebit a diminué de près de moitié (-49,3%), à 78 millions d’euros (contre 153 millions d’euros), alors que le résultat net opérait un plongeon plus impressionnant encore (-66,5%, soit une chute de 120 à 40 millions d’euros).

Chute libre du sucre

L’on sait naturellement que le cours du sucre connaît des hauts et des bas. Südzucker, le plus grand producteur européen de sucre (36 millions de tonnes de betteraves transformées par an), a de tout temps été contrôlé par une coopérative de quelque 30.000 cultivateurs de betterave sucrière, qui détient 56% des actions. Le groupe diversifie depuis une dizaine d’années ses activités dans le bioéthanol (via sa filiale cotée en Bourse Crop Energies, un des principaux acteurs européens du secteur), les préparations à base de fruits (numéro 1 mondial), les concentrés de jus de fruits (premier producteur européen) et les spécialités (leader européen des pizzas surgelées, notamment). En termes de chiffre d’affaires, la diversification est très avancée: au cours de l’exercice 2017-2018, la division Sucre n’a plus assuré que 43% du chiffre d’affaires du groupe et 31% de son bénéfice opérationnel (Ebit).

Sur les trois premiers mois de l’exercice 2018-2019, le chiffre d’affaires a reculé de 10% (de 777 à 695 millions d’euros) et l’Ebit s’est littéralement effondré (-87,5%, à 8 millions d’euros, contre 64 millions l’année précédente). Les deux acquisitions réalisées par la division Spécialités ont toutefois permis au chiffre d’affaires global de progresser de 16% (de 481 à 558 millions d’euros). Mais l’Ebit est, là aussi, passé de 41 à 39 millions d’euros.

Perspectives inchangées

Au cours de l’exercice 2017-2018, le chiffre d’affaires a augmenté de 7,8%, à 6,983 milliards d’euros, soit, à une exception près, le résultat le plus élevé des cinq dernières années. Le bénéfice opérationnel (Ebit) a progressé plus lentement que le chiffre d’affaires – de 4,2%, à 445 millions d’euros (contre 426 millions d’euros). Le bénéfice net par action a légèrement reculé, de 1,05 à 1 euro. Un dividende brut inchangé de 0,45 euro par action a été versé cette semaine. Mais de tels résultats et, surtout, un tel bénéfice, sont inimaginables pour l’exercice en cours.

Pour nous, toutefois, l’essentiel était que les prévisions soient confirmées, ce qu’a fait la direction. Le chiffre d’affaires sera comparable à celui de l’exercice précédent, dans une fourchette de 6,8 à 7,1 milliards d’euros. L’Ebit prévisionnel – entre 100 et 200 millions d’euros – est lui aussi maintenu. La division Sucre devrait essuyer une perte opérationnelle de 100 à 200 millions d’euros.

Plancher

A 60 fois le bénéfice escompté pour l’exercice 2018-2019, la valorisation peut sembler très élevée. Mais une entreprise bénéficiaire qui s’échange à 0,65 fois la valeur comptable et affiche un rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flows opérationnels (faibles) de 8,5 n’a actuellement rien de commun. Le réel redressement de l’action n’étant pas nécessairement pour tout de suite, nous avons décidé de constituer progressivement notre position; nous savons d’expérience que le potentiel de cours justifie une certaine patience, et demeurons acheteurs (rating: 1B).

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