Vendre Sapec

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La rédaction répond à la question d’un abonné : “Est-il vrai qu’un précompte mobilier s’appliquera sur le dividende de 150 euros par action versé par Sapec ? N’est-il pas préférable de vendre dans ces conditions ?”

L’action Sapec, le holding belge concentré sur la péninsule ibérique, fut l’action la plus performante d’Euronext Bruxelles (+449%) en 2016. Ce résultat impressionnant est la conséquence de la vente de la division Agro Business (protection et nutrition de cultures) à la société d’investissement britannique Bridgepoint pour 456 millions d’euros (318,4 millions d’euros hors dettes). La vente du joyau du groupe a engendré un bénéfice net unique de 225,8 millions d’euros, ou 166 euros par action, sur l’exercice 2016 prolongé à mars 2017. Lors de l’assemblée générale extraordinaire de fin décembre, la direction a confirmé son intention de faire refluer environ 150 euros par action vers les actionnaires. Plusieurs options ont été étudiées, dont, outre le versement d’un dividende ordinaire, une réduction de capital (exonérée d’impôts) et un rachat d’actions propres. Mais la totalité du montant sera finalement versée dans le cadre d’une distribution de dividende ordinaire, moyennant l’application de 30% de précompte mobilier – soit, net, ” seulement ” 105 euros par action. Une déception. La distribution doit encore être approuvée par l’assemblée générale le 20 juin.

Le 31 mars, Sapec disposait d’une position nette de trésorerie de 274,1 millions d’euros. Après déduction du dividende (203 millions d’euros), il restera 70,9 millions, soit 52,3 euros par action. En outre, une provision a été constituée pour la garantie de 36 millions d’euros que Sapec a accordée pour un prêt de Novo Banco à Energia Limpia Invest (participation de Sapec de 49%), qui détient une participation économique de 70% dans Naturener (participation de Sapec de 34,3 %), un holding actif dans l’énergie alternative en Espagne et en Amérique du Nord. Des négociations sur les modalités de paiement sont en cours, mais le montant sera intégralement payé. Après déduction, il reste donc une trésorerie de 34,9 millions d’euros, soit 25,7 euros par action.

Les autres activités en Espagne et au Portugal (chimie et environnement, distribution de produits agroalimentaires et logistique) ne sont pas rentables. L’an dernier, elles ont essuyé une perte opérationnelle (période pro forma de 12 mois jusqu’en mars 2017) de 21,6 millions d’euros, dont 5,3 millions de perte récurrente, contre 1,2 million et 0,7 million sur la même période durant l’exercice 2015. Sapec prévoit certes une légère amélioration pour 2017, mais par mesure de prudence, nous n’attribuons aucune valeur aux activités résiduelles. Nous obtenons donc une juste valeur prudente de 130 euros par action Sapec (105 euros pour le dividende et 25 euros de cash). Nous abaissons dès lors le conseil à vendre (3B). Vu la liquidité réduite, travaillez avec des limites !

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