Vendre PureCircle
La rédaction répond à la question d’un abonné: “Que pensez-vous de l’OPA sur PureCircle? Ne serait-il pas préférable de conserver les actions?”
L’action du numéro 1 des édulcorants à base de feuilles de stévia a été suspendue du 28 octobre 2019 au 15 avril 2020 en raison de l’absence de publication de rapport annuel 2018-2019 dans les délais légaux par l’entreprise. Mi-novembre 2019, un audit révélait une surestimation des stocks sur plusieurs exercices. Ce mois-là, le CEO et actionnaire principal (8,3%) Magomet Magsagov a été remercié. Les chiffres d’affaires de 2017 et de 2018 ont eux aussi été gonflés, de 5,1 millions et 4,5 millions de dollars respectivement, sur un total de 118,9 et 131,1 millions. Les chiffres de 2019 font état d’une croissance nulle (ventes annuelles: -2%, à 124 millions de dollars) et de marges en baisse. En tenant compte des amortissements non récurrents, la perte nette a totalisé 79,7 millions de dollars. En outre, les covenants bancaires n’ont pas été respectés.
La nouvelle équipe à la tête de l’entreprise depuis fin janvier avait indiqué être en quête de capitaux frais. Le 9 avril, elle annonçait qu’Ingredion, un fournisseur américain d’ingrédients alimentaires coté en Bourse, avait mis sur la table l’équivalent de 185,3 millions de livres sterling pour acquérir 75% de son capital. Les investisseurs doivent choisir, avant le 15 juin, entre une offre en espèces de 100 pence par action ou l’échange en autant de nouvelles actions d’une filiale non cotée et nouvellement créée d’Ingredion (bidco). L’opération s’accompagne d’une importante injection de capital de 130 millions de dollars par la voie de l’émission de 261,6 millions d’actions nouvelles au prix de 40,12 pence par action. Du fait de la dilution de 59%, les actionnaires existants détiendront environ 25% de la société. Le conseil d’administration et les actionnaires majoritaires de PureCircle, qui représentent ensemble 68,1% de l’actionnariat, ont soutenu l’offre à l’unanimité (en actions).
Nous vous recommandons de suivre leur exemple – et non pas de devenir actionnaire minoritaire d’une société non cotée en Bourse -, car même si 100 pence par action, c’est très maigre, au regard de l’évolution du titre sur les cinq dernières années, ne perdons pas de vue que les chiffres ont été embellis et que le nombre d’actions en circulation a été multiplié par 2,4. Nous participerions donc à l’offre (vendre; rating 3B).
Question des lecteurs
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici