Une possible pénurie de vanadium
Entrant dans la composition de l’acier et des batteries de stockage industriel, le vanadium pourrait venir à manquer d’ici deux ans. Tirer profit d’une potentielle hausse des taux requiert toutefois quelques détours.
Le vanadium est un métal principalement utilisé dans la production d’acier. Les grands producteurs sont la Chine, la Russie, l’Afrique du Sud et le Brésil. L’empire du Milieu, premier producteur mondial d’acier, est également le plus grand consommateur; le recours au vanadium va encore augmenter, sur fond d’exigences de qualité plus strictes pour l’acier.
Depuis quelques années, le vanadium (V2O5) est aussi de plus en plus utilisé comme électrolyte pour fabriquer des batteries de stockage industriel (les VRFB ou Vanadium Redox Flow Batteries – à ne pas confondre avec les batteries lithium-ion, utilisées pour l’électronique grand public et les voitures électriques et hybrides). Le stockage de l’énergie est un marché à forte croissance. L’offre actuelle s’élève à 90.000 tonnes; 20.000 tonnes pourraient s’y ajouter d’ici à 2025 grâce aux extensions de capacité prévues, mais un déficit s’esquisse dès 2023 du fait de la percée des batteries VRFB. La livre de vanadium a atteint un pic de 32 dollars en 2005, avant de retomber à 2,5 dollars 10 ans plus tard. Elle oscille désormais autour de 8 dollars.
Investir dans le vanadium
Par rapport aux autres métaux de base, le marché du vanadium est très étroit. Il n’existe ni marché à terme réglementé ni ETF suivant le cours du métal. Les investisseurs qui cherchent à tirer parti d’une hausse de son prix doivent donc miser sur des sociétés spécialisées. Le géant des matières premières Glencore produit du vanadium, mais ce métal ne représente qu’une infime partie de ses revenus et de son bénéfice opérationnel. Le groupe néerlandais Advanced Metallurgical Group (AMG), coté sur Euronext Amsterdam, produit du ferrovanadium à partir de catalyseurs usés.
Actif au Brésil, Largo Resources est le plus grand producteur de V2O5. Après une année record sur le plan opérationnel, la société n’a plus de dette depuis février; elle est cotée à Toronto et a demandé une introduction sur le Nasdaq.
En Afrique du Sud, Bushveld Minerals possède mine existante (Vametco) et un nouveau projet (Mokopane) ainsi que deux usines de traitement. Le groupe, qui produit aussi étain et charbon à Madagascar, est coté sur le segment AIM de la Bourse de Londres. Il existe également moult sociétés d’exploration opérant principalement en Australie, au Canada et aux Etats-Unis.
Dérivés
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