Une connexion mondiale
A l’horizon 2030, les trois quarts de la population mondiale détiendront un téléphone mobile et la moitié de la population mondiale aura accès à Internet.
Dans les pays émergents, le secteur des télécommunications connaît une croissance spectaculaire. La classe moyenne, en plein essor, contribue à modifier en profondeur le schéma de consommation. Or d’ici à 2030, pas moins de 60% de la population mondiale appartiendra à cette classe moyenne, soit plus du double de 2010 (27%). Si l’on observe cette classe moyenne émergente, dont le montant affecté chaque année à la consommation augmente de 7.000 à 9.000 USD (la phase réelle de l’accélération de la consommation), force est de constater que la communication connaît l’augmentation la plus sensible, avec 10,2%. Ce secteur est suivi par ceux du transport (9,5%), de la formation (8%), des loisirs (7,4%), de l’aménagement intérieur (6,8%), des produits bancaires et d’assurance (6,1%) et des soins de santé (6%). De nombreux pays émergents sont même directement passés à la téléphonie mobile et à l’Internet, sans passer par la téléphonie fixe. Dans un récent rapport, l’agence de consultance KPMG (‘Future State 2030’) pronostique qu’à l’horizon 2030, les trois quarts de la population mondiale détiendront un téléphone mobile. KPMG affirme que dans certains pays émergents, la proportion de personnes détenant un GSM sera supérieure à celles titulaires d’un compte bancaire ou raccordées à l’électricité et à l’eau courante. D’ici à 2030, la moitié de la population mondiale aura accès à Internet, contre un tiers actuellement.
A plus court terme, on estime aussi qu’au cours de la période comprise entre 2010-2015, environ 700 millions d’Asiatiques supplémentaires commenceront à utiliser la téléphonie mobile et Internet. Un marché de croissance gigantesque en Chine, en Inde, en Indonésie, etc.
Cette croissance se joue également en Amérique latine, et de manière tout aussi spectaculaire. Au cours de la période comprise entre 2008 et 2012, 250.000 emplois ont été créés dans le secteur des télécoms. Les investissements des compagnies de télécommunications, à 22 milliards USD, étaient même plus élevés qu’aux Etats-Unis. Ces investissements en infrastructure étaient absolument nécessaires pour gérer la croissance de 41% des connexions mobiles et de 72% des connexions Internet fixes. Ces chiffres font du marché latino-américain des télécoms l’un des plus (sinon le plus) faramineux au monde.
N’oublions pas que jusque dans les années 1990, la plupart des marchés sud-américains des télécoms étaient encore publics. Les privatisations et les libéralisations ont donné le coup d’envoi de cette croissance spectaculaire, qui n’est toujours pas terminée. Entre 1995 et 2004, pas moins de 18 des 20 marchés des télécoms d’Amérique latine et centrale ont été libéralisés. Entre 2009 et 2015, les revenus du secteur des télécoms latino-américains augmenteront de 4.025 à 6.200 milliards USD, ce qui correspond à une croissance moyenne annuelle du chiffre d’affaires de 7,4%, où les pourcentages se tassent cependant de 9 à 6,5%. La croissance ne repose pas seulement sur l’augmentation du nombre de clients mais aussi sur l’augmentation du montant facturé par client, qui découle lui-même des ventes en hausse de smartphones. En l’espace de quelques années, les ventes sont passées de 6 à 34 millions d’appareils, portant à 15% la proportion de la population sud-américaine détenant un smartphone.
L’un des principaux acteurs du secteur des télécommunications actif sur ce marché de croissance est le groupe espagnol Telefonica, dont la moitié du chiffre d’affaires est générée sur ce marché. Son action offre du reste la possibilité de miser sur une embellie (temporaire ?) de la zone euro, en particulier les pays sud-européens.
Stratégie
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