Danny Reweghs
Un contexte morose pour Euronext Bruxelles
Il reste à espérer que le ralentissement attendu de la croissance à l’échelon mondial demeure limité. Si cette année boursière n’est pas un grand crû, rien ne garantit que 2019 en sera un.
Hélas, depuis le 26 octobre, sur Euronext Bruxelles, c’est à nouveau l’ours qui mène la danse. Ce jour-là, l’indice Bel20 a cédé plus de 20% par rapport à son sommet du 22 janvier dernier. Mais en octobre, le baromètre accusait déjà une perte de plus de 10% au regard de son niveau du début de l’année: un tiers des valeurs de notre indice de référence, soit six au total, affichaient encore un return positif. Parmi elles, Argenx, qui constitue l’une des valeurs de base du portefeuille modèle. Epinglons aussi la performance de Sofina, soutenue par les abondantes plus-values réalisées en Inde, ainsi que le redressement du cours de Colruyt.
Cette année, la moitié des titres du Bel20 a déjà perdu plus de 10%. La diminution de moitié du cours de bpost est celle qui semble frapper le plus de personnes. Les lourdes pertes essuyées par une autre entreprise contrôlée par l’Etat, Proximus, de même que par ING, AB InBev et Ontex, ont retenu notre attention également. Nous avons intégré ces deux derniers acteurs dans le portefeuille modèle cette année, (bien) trop tôt.
Même tableau sur le marché élargi, si ce n’est que lorsqu’une valeur s’y distingue, c’est nettement (performance très positive ou très négative). Avec Mithra, Oxurion et Fagron, nous nous félicitons de détenir en portefeuille le top3 de l’indice BelMid. Le pari était risqué. Tous les observateurs, d’ailleurs, déconseillaient les actions de biotech belges. Lotus Bakeries, dans laquelle nous sommes positionnés également, est à nouveau dans le top10. En revanche, nous sommes moins fiers de détenir Nyrstar, la plus grande déception du BelMid. Par ailleurs, IBA, Bekaert, Van de Velde et Econocom, quatre valeurs ” classiques “, ont vu partir en fumée près de la moitié de leur cours, cette année. Au sein de l’indice BelSmall, à peine six des 23membres ne sont pas déficitaires et seuls Bone Therapeutics (encore une biotech!) et Global Graphics, qui fait l’objet d’une offre, signent un beau parcours. Greenyard, Balta et Hamon y sont le plus en difficulté.
Ralentissement de la croissance
Alors qu’au début de l’année, l’euro fut vigoureux et le dollar faible, l’escalade des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine a préoccupé le monde, puis le budget de l’Italie a inquiété la zone euro. Or un tel contexte affecte plus particulièrement une économie comme la Belgique, reposant sur les exportations, dont la Bourse abrite essentiellement des entreprises multinationales. D’autant que le Brexit suscite toujours nombre d’interrogations.
Il reste à espérer pour Euronext Bruxelles que le ralentissement attendu de la croissance à l’échelon mondial demeure limité, comme l’anticipent la plupart des observateurs de la planète. Pour notre part, nous nous attendons à un ralentissement plus marqué outre-Atlantique. Aussi serait-il préférable, pour la plupart des entreprises belges cotées, que le conflit commercial ne s’envenime pas davantage.
Stratégie
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