Un baril de pétrole toujours cher!
L’insuffisance de l’offre sera bientôt exacerbée lorsque l’économie chinoise tournera à nouveau à pleine vitesse. En mai, les exportations chinoises avaient déjà augmenté de 16,9% en glissement annuel. Ce qui indique une reprise de l’activité économique. Une forte baisse des prix du pétrole n’est donc pas encore en vue.
Le prix du baril de pétrole brut avoisine les 125 dollars. Exprimé en monnaie américaine, il est toujours inférieur de près de 20% au niveau record de 2008. Dans de nombreuses autres monnaies, il a déjà atteint un nouveau sommet. Le pétrole se négocie en dollars et non seulement la matière première s’est appréciée, mais également la monnaie américaine: au cours des derniers mois, elle a atteint son niveau le plus élevé depuis deux décennies.
Diabolisation
Parallèlement, la courbe des prix des contrats à terme s’accentue. On est dans une situation de déport: les stocks de brut immédiatement disponibles sur le marché sont rares. C’est une conséquence directe de la diabolisation dont ont fait l’objet les investissements dans les combustibles fossiles au cours de la décennie écoulée. Les règles ESG ont empêché les investisseurs institutionnels d’y injecter de nouveaux capitaux. Même les grandes entreprises du secteur de l’énergie n’étaient pas désireuses d’investir dans des capacités de production supplémentaires. Le résultat aurait été le même sans la guerre en Ukraine. Elle n’a qu’accéléré le phénomène.
Insuffisance de l’offre
Dès lors que les capacités de production restent limitées, il est fort probable que les prix de l’énergie demeurent élevés un certain temps encore. L’Opep+ a décidé au début de ce mois d’augmenter la production de juillet et d’août de 648.000 barils par jour, contre une hausse de 432.000 barils ces derniers mois. Mais ce qui compte pour l’équilibre du marché, c’est la production effective. Le ministre du pétrole des Emirats arabes unis a confirmé l’insuffisance des réserves.
Aux Etats-Unis, les stocks de pétrole brut sont actuellement inférieurs de 15% à leur moyenne sur cinq ans. Les stocks de carburant n’avaient plus été aussi bas depuis neuf ans. La réserve stratégique de pétrole des Etats-Unis est à son plus bas niveau depuis 1987.
L’insuffisance de l’offre sera bientôt exacerbée lorsque l’économie chinoise tournera à nouveau à pleine vitesse; les confinements, qui ont entraîné une forte baisse de la consommation et du traitement du pétrole brut ces derniers mois, sont progressivement levés et en mai, les exportations chinoises avaient déjà augmenté de 16,9% en glissement annuel.
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