Turquie vs. Russie
La baisse de la livre turque profite à l’industrie exportatrice turque.
La semaine dernière, vous avez pu lire dans notre Stratégie que les actions turques présentaient une sous-valorisation moyenne de plus d’un tiers par rapport aux grandes valeurs européennes, qui à leur tour se négocient à des niveaux inférieurs à leurs pendantes américaines. La Bourse turque n’a pas été très performante cette année et après le regain de tension avec la Russie, la perte enregistrée par le Borsa Istanbul 100 par rapport au début de l’année 2015 s’est encore creusée, à 15%. Le rendement réel est encore nettement inférieur, car la livre turque (TRY) a perdu beaucoup de terrain ces dernières années. Il y a cinq ans, le rapport de change EUR/TRY s’établissait encore à 2,01. Il s’est entretemps accru à 3,17. La TRY ne s’est pas dépréciée que vis-à-vis de l’EUR. Depuis le début de l’année, la monnaie turque a également abandonné 20% de sa valeur face à l’USD. La baisse de la livre turque est cependant favorable à l’industrie exportatrice turque. Simultanément, son impact sur les finances publiques est relativement réduit. La Turquie présente en effet une dette publique relativement limitée de 34% du produit intérieur brut (PIB). Plus important : à peine un peu plus d’un tiers de cette dette est libellée dans une autre devise que la TRY. En d’autres termes, la dépréciation de la monnaie ne présente pas de grands inconvénients. Le PIB devrait progresser de 2,9% cette année.
Russie, une autre histoire
La Bourse russe a déjà subi une forte correction l’an dernier sous l’effet d’une combinaison de baisse des prix de l’énergie et de boycott économique contre le pays après le conflit avec l’Ukraine. Depuis, l’indice MICEX s’est légèrement redressé, et il a même gagné 4% par rapport à son niveau du début de cette année. L’économie russe dépend énormément de l’évolution des prix du gaz et du pétrole. Les recettes de l’Etat russe n’augmenteront pas en l’absence de redressement des cours de l’énergie. Cependant, la baisse des réserves de devises de la Russie a pris fin avec la diminution de la spéculation contre le rouble. L’inflation est également en baisse depuis quelques mois. De ce fait, les économistes s’attendent à ce que les taux (actuellement 11%) puissent à nouveau baisser l’an prochain. Une dépréciation de la monnaie profiterait au secteur financier du pays et pourrait également stimuler la croissance économique par le biais d’une hausse des investissements.
Nous analysons les deux trackers les plus importants (en termes d’actifs sous gestion) et les plus liquides permettant de miser sur la Bourse turque et la Bourse russe.
iShares MSCI Turkey ETF
Ticker: TUR
Bourse: NYSE Arca
ISIN: US4642867158
Emission: mars 2008
Performance sur 12 mois: -35,9%
Performance sur 3 ans: -38%
Performance sur 5 ans: -41,3%
Volume journalier moyen: 359 000
Actifs sous gestion: 325 millions USD
Frais annuels de gestion: 0,62%
Ce tracker appartient à la famille de produits iShares de l’émetteur de BlackRock. Il est coté depuis 2008 sous le ticker TUR. L’ETF reflète la performance du MSCI Turkey Investable Market Index. Le 7 décembre, cet indice comptait 70 membres, ce qui garantit une diversification suffisante. Les dix plus grandes entreprises représentent cependant 59% de l’indice. Le secteur financier est de loin le mieux représenté avec une part de plus de 40%. Suivent les secteurs des biens de consommation (20%), de l’énergie et des matières premières (12,5%) et des télécommunications (8%).
Top 5
Turkiye Garanti Bankasi 10,47%
Akbank9,4%
Bim Birlesik Magazalar6,94%
Turkcell5,91%
Turkiye Petrol5,4%
Market Vectors Russia ETF
Ticker: RSX
Bourse: NYSE Arca
ISIN: US57060U5065
Emission: avril 2007
Performance sur 12 mois: -13,1%
Performance sur 3 ans: -40,2%
Performance sur 5 ans: -52,8%
Volume journalier moyen: 11,9 millions
Actifs sous gestion: 1,83 milliard USD
Frais annuels de gestion: 0,61%
Ce tracker provient de la ligne de produits Market Vectors de Van Eck Global. Ce n’est pas le seul, mais c’est de loin le plus grand tracker permettant d’investir en actions russes. La valeur sous-jacente est le Market Vectors Russia Index qui comptait 37 membres le 30 novembre. Les dix plus grandes participations prenaient à leur compte près de 62% de l’indice. Comme on pouvait s’y attendre, le secteur énergétique arrive en tête avec 43% de l’indice. Il précède les entreprises industrielles (15%), le secteur financier (15%), le secteur des biens de consommation (11%) et les télécommunications (9%). Les frais annuels de gestion sont conformes à ceux des autres ETF sur des indices nationaux, comme le TUR.
Top 5
Sberbank: 9,16%
Lukoil: 8,19%
Gazprom: 7,65%
Magnit: 7,18%
Novatek: 5,4%
Sberbank est la plus grande banque russe. En 2014, elle était également la troisième banque européenne. Le gel des avoirs étrangers et l’instauration d’un contrôle des capitaux lui coûteront cependant quelques places cette année. Lukoil est un groupe énergétique intégré qui dispose des plus grandes réserves pétrolières et de gaz naturel au monde après Exxon Mobil. Gazprom est le plus grand producteur de gaz naturel russe. Il a été privatisé en partie, mais est toujours contrôlé par l’Etat russe. L’entreprise pourvoit à environ un tiers des besoins de gaz naturel européens. Magnit est la plus grande entreprise de distribution, avec plusieurs chaînes de supermarchés en gestion. Novatek enfin est le deuxième producteur de gaz naturel russe après Gazprom.
Dérivés
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