Transocean: conserver/attendre, désormais

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La rédaction répond à la question d’un abonné: “Que pensez-vous de Transocean, que j’ai en portefeuille depuis de nombreuses années et qui commence enfin à remonter?”

Nous avions retiré le titre du portefeuille modèle en 2018: il piétinait, en raison de l’endettement du groupe et de l’excédent d’offre mondiale. Le secteur de la location de plateformes de forage pétrolier a particulièrement souffert en 2019-2020. Transocean a échappé de peu à la faillite ou au refinancement drastique qui ont frappé tant de ses concurrents.

Bien que toujours excédentaire, l’offre mondiale a cédé 20% depuis la fin de 2019, à moins de 200 plateformes. Le titre Transocean a plongé à 0,65 dollar en octobre 2020, après avoir atteint un historique 187,98 dollars fin 2007. Considérablement assainie depuis 2014, la flotte du groupe ne compte plus que 39 plateformes (-75 unités). Son taux d’utilisation est passé de 53,4% au cours des neuf premiers mois de 2021 à 56,7% en 2022, ce qui reste insuffisant.

Les liquidités disponibles (2,1 milliards de dollars au 30 septembre) poursuivent leur baisse régulière, une situation qui ne s’améliorera pas ces 12 prochains mois. L’envolée des prix du pétrole au premier semestre de 2022 a incité les majors à investir davantage dans l’exploration en eaux profondes. Porté par un excellent deuxième semestre, le carnet de commandes s’est étoffé l’an dernier pour la première fois depuis 2017 (de 6,5 milliards en février à 8,3 milliards ensuite). Les tarifs de location journaliers des plateformes de dernière génération pour eaux ultra-profondes avoisinent depuis le début de 2021 400.000 dollars (+100%). Transocean va ralentir ses investissements à partir de 2024 (900 millions prévus en 2023), ce qui, aux tarifs actuels, lui permettra enfin de générer des cash-flows positifs et de dégager des bénéfices – une évolution indispensable pour que la dette nette, qui tourne toujours autour de 6,2 milliards de dollars (7 à 7,5 fois le cash-flow opérationnel annuel), atteigne les 4-4,5 milliards visés.

Lors du récent refinancement de quatre obligations remboursables en 2024 et 2025, le groupe a dû accorder un taux de 8,75%, soit une hausse de 100 à 287,5 points de base. Après la reprise constatée fin 2020, l’action a fluctué entre 3 et 5 dollars jusqu’en octobre 2022. Sa récente percée à 6 dollars reflète l’augmentation des tarifs et l’accélération des commandes. Nous conseillons désormais de conserver/attendre (rating 2C) mais de patienter, pour acheter, jusqu’à ce que le titre se replie vers 4,5-5 dollars.

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