Texaf & Fred Olsen Energy
Texaf n’est manifestement pas parvenue à vendre la créance Imbakin. Cela modifie-t-il votre opinion de l’action ?
Il est vrai que Texaf a annoncé la semaine dernière que le candidat-repreneur de la créance Imbakin, une créance reconnue sur l’Etat congolais d’une valeur de 63 millions EUR, avait renoncé à la transaction. La première tranche de 12 millions EUR de la créance est destinée à la Cobepa, l’ancien actionnaire de référence de Texaf. L’offre s’élevait à 31,5 millions EUR, dont, par conséquent, 19,5 millions EUR ou 6 EUR par action reflueraient vers Texaf. La décision de scinder Imbakin de Texaf pour l’héberger dans une société distincte, non cotée en Bourse, avait pour but de mieux mettre la créance en valeur sur le marché, mais également de dissocier cette créance de Texaf et ainsi de permettre l’entrée dans le capital du groupe chinois CHA. Ce groupe échange sa participation de 50% dans la société Immotex – les 50% restants sont déjà entre les mains de Texaf – contre 10% dans Texaf. Avec le contrôle total d’Immotex, Texaf pourra accélérer le développement des terrains encore à développer (14 hectares dans le centre-ville de Kinshasa et 104 ha en dehors de la capitale congolaise) au cours des années à venir. L’offre sur Imbakin a été connue le soir précédant l’assemblée générale extraordinaire censée décider de la création d’Imbakin Holding et de l’entrée des Chinois dans le capital de Texaf. A la demande de Cobepa, les décisions de l’assemblée générale ont cependant été suspendues. Texaf a formé tierce-opposition contre cette disposition en référé. L’affaire a été plaidée et on attend une décision. L’échec de la transaction, causé ou non par des désaccords internes, est bien entendu regrettable. Mais cela pourrait n’être qu’un report. Imbakin a toujours été une cerise sur le gâteau, à laquelle nous pouvons enfin attribuer une valeur. Mais c’est le gâteau lui-même qui justifie l’investissement dans Texaf – participer au développement immobilier de Kinshasa -, et celui-ci reste tout aussi alléchant. Les projets de croissance de Texaf n’ont jamais tenu compte des revenus d’Imbakin et sont donc intacts. Nous espérons un règlement rapide des difficultés juridiques relatives à l’exécution des décisions de l’assemblée générale. Les actionnaires de Texaf recevront une action Imbakin Holding par action Texaf. L’action s’échange à nouveau à son niveau d’avant l’offre sur Imbakin et reste dans la Sélection. Réservé à l’investisseur de long terme à la recherche d’actions de valeur (1B).
Je n’ai pas encore reçu le dividende de Fred Olsen Energy. Est-ce normal ? L’entreprise semble présenter une structure actionnariale étrange avec Bonheur et Ganger Rolf comme actionnaires de référence. Pourriez- vous donner quelques explications ?
Rappelons succinctement les différentes étapes de la distribution d’un dividende. La première est la date d’établissement du dividende. Chez Fred Olsen, c’était le 27 mai. L’étape suivante est la date ex-dividende, le jour à partir duquel l’action est cotée sans droit au versement du dividende suivant. Les investisseurs qui achètent des actions à partir de ce jour-là n’ont donc pas droit au dividende (trimestriel ou annuel) suivant. Ce droit reste au vendeur. Fred Olsen est cotée ex-dividende depuis le 28 mai et l’action a donc ouvert en baisse de 20 NOK (10 NOK de dividende ordinaire et 10 NOK de dividende extraordinaire) ce matin-là. Enfin, il y a la date de paiement, la date où le dividende est effectivement versé. Généralement, le paiement intervient environ une semaine après la date ex-dividende, mais l’intervalle a été un peu plus long chez Fred Olsen avec une date de paiement le 20 juin. D’où sans doute votre inquiétude. Mais vous devez avoir reçu votre dividende entretemps. Bien entendu, ceci vaut également pour les deux plus grands actionnaires de Fred Olsen: Bonheur ASA et Ganger Rolf ASA. Ces holdings norvégiens cotés en Bourse détiennent chacun 25,96% de l’entreprise dont ils sont actionnaires de contrôle. Bonheur et Ganger Rolf agissent de conserve puisqu’ils détiennent des participations croisées et ont le même président du conseil d’administration, Thomas Frederik Olsen. Outre Fred Olsen Energy, cotée en Bourse (la principale participation), les holdings possèdent encore toutes sortes de participation – généralement dans d’autres entreprises Olsen non cotées en Bourse -, notamment dans la navigation maritime et l’énergie éolienne. Le cours de Fred Olsen Energy s’est légèrement redressé depuis la cotation ex-dividende. Sous-valorisée, l’action est clairement un retardataire dans notre portefeuille, mais nous conservons précieusement notre position. (digne d’achat, 1A).
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