Tempête sur le Bosphore
S’il est un pays en Europe qui présente des perspectives favorables à très long terme, c’est assurément la Turquie.
Ce pays abrite une population jeune (25% de sa population est âgée entre 0 et 15 ans) et en rapide croissance (80 millions d’habitants en 2013 contre 12 millions il y a 100 ans). Les Nations Unies estiment que la Turquie présente un développement humain élevé. L’économie turque a du reste affiché une croissance d’un peu moins de 4% l’an dernier. La Turquie est membre du G-20, qui regroupe les 20 principales économies mondiales, et a été intégrée en 2005 dans les ” Next 11 ” de Goldman Sachs, soit les pays qui, outre les BRIC, présentent les perspectives les plus réjouissantes en matière de croissance, d’enseignement, d’emploi, d’investissements et de commerce.
Cela dit, depuis plusieurs mois déjà, le pays connaît quelques remous, notamment et surtout en raison d’un scandale de corruption qui entache le gouvernement. Le premier-ministre Recep Tayyip Erdogan, autrefois réformateur et inspirateur du ” miracle de la croissance ” turc, semble aujourd’hui, après une décennie au pouvoir, s’être mué en un despote entêté. Le pays connaît actuellement une inflation élevée (6 à 7%) et surtout un déficit de plusieurs milliards sur la balance de ses comptes courants.
Opportunité de long terme
Les frasques d’Erdogan et du parti en place, l’AK, ne sont pas sans conséquences sur les marchés financiers. D’abord, la lire turque (TRY), s’est effondrée : elle s’échange actuellement à son plus faible niveau de la décennie écoulée face à l’euro. A 0,3365 TRY pour 1 EUR, la lire est même à la moitié du niveau qu’elle affichait encore il y a dix ans, mais aussi 21% sous celui de l’an dernier. La Bourse turque n’est pas en reste : l’indice Borsa Istanbul 100 est en repli de 18% par rapport à la situation qui prévalait il y a 12 mois (66.650 points contre 81.150 début 2013) et même de 28% depuis le sommet à environ 93.200 points de fin mai 2013.
Selon nous, cette situation est pourtant synonyme d’opportunités. Du moins pour les investisseurs de long terme. La monnaie faible est une aubaine pour l’exportation. Par ailleurs, les banques turques sont saines et la dette publique est faible (40% du PIB). Enfin – et cet argument est peut-être même plus important encore -, les actions turques sont très bon marché, à une moyenne d’à peine 8,5 fois les bénéfices attendus.
Deceuninck et Picanol réalisent une part considérable de leur chiffre d’affaires en Turquie. Evidemment, bien d’autres facteurs entrent en ligne de compte dans la formation de leur cours. Le fonds fermé et donc coté Turkish Investment Fund (10,7 USD; NYSE sous le ticker TKF; code ISIN : US9001451031) permet quant à lui de miser sur une embellie boursière turque dans un avenir proche ou plus lointain. Ce fonds coté depuis 1989 affiche actuellement une décote de 6% par rapport à sa valeur intrinsèque. Le sommet de cours de 2013 s’est inscrit à 19,9 USD. Nous intégrons ce closed end fund dans notre check-list Monde (numéro B) et en Sélection. Il existe également un produit dérivé, le certificat RBS Turquie (22,5 EUR; code ISIN : NL0000458198), qui réplique le DJ Turkey Titans 20, l’équivalent de notre BEL20.
Stratégie
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