Syndrome maniaco-dépressif
En Bourse, le sentiment peut basculer de très sombre à ultrapositif en peu de temps.
La percée du trading par ordinateur aidant, les fluctuations boursières sont bien plus marquées qu’il y a encore quelques années. Plus intense, leur effet est comparable à celui que subit notre météo du fait du réchauffement climatique. Ceci étant dit, le phénomène auquel nous avons assisté ces 6 à 8 dernières semaines sur les Bourses occidentales ne connaît aucun précédent.
Le repli des indices Standard&Poor’s500 et Eurostoxx50 de respectivement 11 et 15% en l’espace de quelques semaines, comme au cours de la période située entre fin septembre et mi-octobre, est certes rare – surtout ces dernières années – mais pas unique. En revanche, le fait que ce repli soit totalement rattrapé en une période encore plus courte est totalement inédit. Or c’est ce qu’il est arrivé au S&P500 entre la mi-octobre et début novembre. Le redressement de l’Eurostoxx50 sur cette période est tout aussi spectaculaire (+13%), mais n’a pas permis de combler le retard. Cette situation trahit quoi qu’il en soit un syndrome maniaco-dépressif : le sentiment boursier peut très rapidement changer.
D’ultrapessimiste à extrêmement optimiste
Même constat au niveau sectoriel. Plusieurs exemples sont à épingler sous le thème Energie. Cette année, le secteur européen des services pétroliers est la scène d’un véritable carnage : des replis de 50% et plus sont désormais plus souvent la règle que l’exception. Ce qui n’est pas sans rappeler la situation du secteur des énergies renouvelables il y a deux à trois ans. Entre le printemps 2011 et la mi-2012, le cours de Gamesa s’était notamment effondré de 8 à 1 EUR et celui de Vestas Wind Systems de 250 à 25 couronnes danoises (DKK). Pour ensuite se redresser et atteindre, à la mi-2014 – deux ans plus tard – respectivement 10 EUR (x10!) et 300 DKK (x12!).
Même virage à 180 degrés au sein du secteur européen des télécoms. Belgacom en est un parfait exemple : d’abord très négatif à l’égard de l’action, le marché l’a fait plonger de 28 à 16 EUR à la mi-2013. Plus d’un an plus tard, nous sommes au-delà des… 30 EUR, soit près du double, après une réduction de près de moitié. Sans que le premier opérateur belge ait fondamentalement changé, pourtant.
En un mot comme en cent : le sentiment peut basculer de très sombre à ultrapositif en peu de temps, et l’inverse est aussi vrai. Or actuellement, le marché est très pessimiste à l’égard, notamment, de l’énergie et des matières premières, et extrêmement enthousiaste par rapport à la technologie en général et aux médias sociaux en particulier. La tendance s’inversera-t-elle totalement en 2015-2016 ?
Stratégie
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