Statut spéculatif = revirement ?
Les actions brésiliennes sont appelées à connaître un redressement.
Le Brésil, connu aux quatre coins de la planète pour son carnaval haut en couleurs, n’a hélas rien à fêter en ce moment… Le pays traverse en effet une (profonde) récession, probablement la plus difficile des dernières décennies. Pour ne rien arranger, la semaine dernière, l’agence Standard & Poor’s a dégradé le statut du pays à la catégorie spéculative. L’inflation brésilienne demeure l’une des plus élevées du monde occidental, sans compter son déficit budgétaire supérieur à 5% et son taux de chômage, qui excède désormais les 6%.
Et puis, il y a les tensions de nature politique… La présidente du parti travailliste de gauche, Dilma Rousseff, a été réélue de justesse, au grand dam du monde de l’entreprise et financier. Depuis lors, un scandale de corruption a éclaboussé le géant pétrolier national Petrobras et au passage la présidente. Ce qui a sensiblement affecté la popularité de Rousseff. Cet été, une enquête a révélé qu’à peine 10% encore des Brésiliens la soutenaient. Dans les grandes villes du pays, les rues sont d’ailleurs souvent le théâtre de manifestations de mécontentement à l’encontre de la politique de Rousseff, dont la démission est demandée par certains observateurs. Dès lors, rien d’étonnant à ce que le real brésilien (BRL) ait baissé à son plus faible niveau en 13 ans face au dollar américain (USD) et à l’euro (EUR).
Le chant du cygne pour Rousseff
L’économie brésilienne n’est pas à proprement parler dans une bonne passe. La Bourse de Sao Paolo est dès lors évitée par les investisseurs internationaux depuis quelque temps déjà : en conséquence, l’indice boursier Ibovespa, qui affichait plus de 70.000 points il y a plus de cinq ans, est en retrait de 35% aujourd’hui, à un niveau proche du plancher de 2013 et 2014. La valorisation moyenne a dès lors sensiblement baissé. Une valeur indicielle moyenne qui capitalise à peine 1,1 fois sa valeur comptable (contre 1,5 fois pour l’Eurostoxx50 et même 2,6 fois pour le Standard&Poor’s500). En d’autres termes, les actions brésiliennes sont en moyenne nettement meilleur marché que les actions européennes et américaines.
La pression externe sur le gouvernement brésilien est renforcée. Ce qui pourrait amener Rousseff à entonner le chant du cygne. Le meilleur scénario (boursier) serait évidemment que dans la perspective des Jeux Olympiques de Rio en 2016, le parti travailliste remercie Rousseff, ce qui marquerait probablement le début d’un rallye boursier.
Les deux actions brésiliennes qui nous restent en portefeuille, Vale et Cosan, participent évidemment aussi au malaise généralisé : à respectivement 0,6 et 0,5 fois leur valeur comptable, elles sont moins chères encore que la moyenne. A la moindre nouvelle lueur dans le ciel ombragé du Brésil, les cours devraient donc connaître un redressement. Il convient d’exploiter plus largement les rebonds intermédiaires de ces actions.
Stratégie
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