Softimat & AB Foods
Je détiens encore des actions Softimat. Vaut-il la peine de les conserver ?
L’action Softimat, anciennement Systemat et entre-temps cotée sur Alternext, est sous pression depuis l’été dernier. Le changement de nom est intervenu en 2010, après la vente de la division Infrastructure du fournisseur de produits et services informatiques. Les autres activités informatiques ont également été cédées depuis, l’entreprise n’étant plus active que dans la location de bureaux. La filiale de promotion immobilière résidentielle Softimat Fund a été fondée en 2013. Les actionnaires ont été gâtés en 2010, 2011 et 2012 avec chaque fois une réduction de capital de 1 EUR par action. Cette rémunération a ensuite été réduite de moitié, à 0,5 EUR par action en 2013. Mais l’annonce – bien qu’il ne s’agisse pas réellement d’une surprise – de la suppression de toute rémunération en 2014 a fait l’effet d’une douche froide aux actionnaires. Les revenus locatifs des neuf immeubles répartis entre la Belgique, le Luxembourg et la France ont baissé ces dernières années à la suite de la perte de deux clients. Le taux d’occupation est retombé à 73%. Les bureaux n’ont toujours pas trouvé de nouveaux locataires (inoccupés depuis avril 2013). De plus, un litige juridique oppose la société à l’un de ses principaux locataires au sujet des frais de rénovation (830.000 EUR). Le contrat de location conclu avec la “nouvelle” Systemat pour son siège de Lasne, dans le Brabant wallon, arrivera à échéance en mars 2016. Un contrat crucial, car il représente 1,05 million EUR de revenus locatifs par an sur un total de 1,8 million EUR en 2013. Une renégociation débouchant sur une révision à la baisse du loyer n’est pas à exclure. Les investissements du fonds Softimat exigent d’importants moyens. La société a investi dans des projets haut de gamme à Bruxelles, dont les deux premiers (Archimède, 12 appartements ; et Elise, 5 appartements) sont prêts à être vendus. La trésorerie a fondu de 6,3 millions EUR, à 2 millions EUR entre juin 2013 et juin 2014 (dernières informations disponibles). Au 1er semestre 2014, Softimat a enregistré un résultat opérationnel et un résultat net négatifs, de respectivement -153.000 EUR et -11.000 EUR. L’action semble très bon marché à 0,7 fois la valeur comptable, mais les incertitudes précitées concernant la location de bureaux et la mise sur le marché des premiers projets résidentiels, associées à une structure de coût relativement élevée, nous empêche de recommander l’achat. Toutefois, nous ne vendrions pas non plus au cours actuel. D’où la confirmation de la note “conserver” (2A).
J’envisage d’acheter des actions AB Foods. Est-ce une bonne idée dans le contexte économique actuel ?
Associated British Foods (AB Foods) est une grande entreprise britannique (capitalisation boursière de 24,7 milliards de livres, GBP) qui développe des activités internationales dans l’alimentation et le retail. Elle a réalisé un chiffre d’affaires (CA) de 12,9 milliards GBP durant l’exercice 2014 (clos le 13 septembre 2014), contre 13,3 milliards GBP en 2013 (-2,8%). Les trois divisions qui apportent l’essentiel du bénéfice opérationnel (EBIT) de 1,16 milliard GBP (-1,4%) sont l’agroalimentaire (CA: 3,3 milliards GBP; EBIT: 269 millions GBP, avec notamment du thé, de la poudre de cacao et des produits de boulangerie), le sucre (CA: 2,1 milliards GBP; EBIT: 189 millions GBP) et surtout le retail (CA: 5 milliards GBP ; EBIT: 662 millions GBP, avec le joyau de la couronne, Primark). Ces dernières années, l’action AB Foods a surfé sur l’énorme succès de la chaîne de distribution Primark. Plus attentif que jamais au prix, le consommateur est clairement fan de l’assortiment bon marché mais trendy d’une chaîne qui connaît une croissance rapide. Primark possède actuellement 287 magasins répartis entre le Royaume-Uni, l’Irlande, l’Espagne, le Portugal, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, l’Autriche et la France. Elle prévoit encore plusieurs années d’expansion en Europe, mais aussi aux Etats-Unis à partir de fin 2015. Malgré la croissance de Primark dont le CA a progressé de 12% au cours des sept premières semaines de l’exercice 2015 (jusqu’au 3 janvier), AB Foods ne prévoit pas de hausse du bénéfice en 2015. En cause : la division sucrière, qui représentait 36,8% de l’EBIT en 2013, un pourcentage retombé à 16,3% en 2014. Une suroffre au niveau mondial et les projets de libéralisation accrue du marché européen à partir de 2017 pèsent sur le cours de la matière première. AB Foods travaille cependant à sa structure de coûts et attend une amélioration à partir de 2017. Sous l’effet du succès de Primark, le cours d’AB Foods a triplé depuis 2011. Le bénéfice a progressé de 50% sur la même période, ce qui implique une forte augmentation de la valorisation (rapport cours/bénéfice attendu en 2015 de 29,2). Pour surprendre positivement le marché, il faudra surtout que la division Sucre dépasse les prévisions. AB Foods est trop chère à nos yeux, même si les positions existantes peuvent être conservées. Si l’objectif est de miser sur une reprise du marché du sucre, nous achèterions plutôt Südzucker, qui s’échange à son plus bas niveau depuis 2008.
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