SIPEF plus prometteur que Socfinasia

La rédaction répond à la question d’un abonné: “Je voudrais me défaire de mes actions Socfinasia pour en acquérir de SIPEF. Vous ne préconiserez probablement pas une vente directe des premières à la Bourse de Luxembourg, vu leur faible liquidité?”

L’échange de vos titres de la société holding spécialisée dans les plantations d’huile de palme et de caoutchouc Socfinasia avec ceux du groupe agroindustriel SIPEF se fera en deux étapes. La première consiste bien entendu à vendre votre position dans Socfinasia, et le plus logique est de le faire sur la Bourse de Luxembourg, même si, il est vrai, la liquidité (le volume d’actions disponible à l’échange) est restreinte. Au cours des 12 derniers mois, il s’est échangé en moyenne 1.732 actions Socfinasia par jour. Il est donc crucial de fixer une limite, ici le prix minimal auquel vous êtes prêt à vendre, quand vous passerez votre ordre. Pour vous aider à la déterminer, vous pouvez vous rendre sur www.bourse.lu/security-prices/LU0092047413/7477 où, dans le menu à gauche, vous cliquerez sur “Market” pour voir, entre autres, le cours actuel et un graphique de l’action. Sous ce dernier, cliquez sur “See more” et le carnet d’ordres sera visible. Il reprend les cinq limites d’achat (“bid”) les plus élevées et les cinq limites de vente (“ask”) les plus basses du moment, avec pour chacune le nombre d’actions que les investisseurs souhaitent acheter ou vendre. Au moment où nous rédigions cet article, l’action valait 16,2 euros; 1.400 actions y étaient vendues à ce prix, 1.056 à 16,4 euros et 800 à 16,5 euros; 300 actions y étaient demandées à 16,1 euros et 740 à 16 euros. Ce tableau permet de voir qu’il est possible de vendre jusqu’à 1.000 actions sans trop en affecter le cours. Si vous en détenez bien plus, vous pouvez envisager une vente par un autre biais que la Bourse. Dans ce cas, vous pourrez contacter Socfinasia ou Socfin, aux mains de l’actionnaire familial Hubert Fabri notamment, qui achète occasionnellement des actions Socfinasia supplémentaires.

Les positions existantes dans Socfinasia peuvent naturellement être conservées (rating 2B), mais nous conseillons depuis un certain temps d’échanger ces titres avec ceux de SIPEF (rating 1B), un groupe, lui, en croissance. Ces dernières années, Socfinasia a tiré environ 80% de son chiffre d’affaires de la vente d’huile de palme. Depuis 2017, les plantations exploitées tournent autour de 39.000 hectares (39.089 ha à fin 2021), dont 4.376 plantés à partir de 2019 et ne produisant pas encore de fruits. Près de la moitié (15.562 hectares) des plantations donnant des noix a plus de 18 ans, l’âge auquel la production commence à décliner. Celle-ci restera au mieux stable au cours des cinq prochaines années. Il faudra bien replanter des palmiers un jour, et donc réaliser de gros investissements. Chez SIPEF – où on accorde une très grande attention à la durabilité -, la production d’huile de palme augmentera de plus de 50% d’ici à 2030 par rapport à 2021.