Danny Reweghs

Signal orange foncé pour les marchés boursiers

Danny Reweghs Journaliste

Jusqu’à présent, les résultats des entreprises ont permis aux indices de se maintenir. Mais sur ce front-là aussi, la situation se dégrade.

Les marchés boursiers subissent depuis plusieurs semaines la pression des événements internationaux. L’attaque perpétrée contre Israël par le Hamas et la réplique sanglante d’Israël dans la bande de Gaza ont exacerbé les tensions géopolitiques. Les marchés n’avaient pourtant pas besoin de cela. Car le retard pris par l’annonce, attendue depuis des mois, de l’abandon du cycle des relèvements de taux d’intérêt par les banquiers centraux, nuit de plus en plus au cours des actions.

Si nos grands argentiers hésitent, c’est que l’inflation (de base) reste trop élevée et l’économie, trop robuste: parce qu’elle a toujours un emploi, qu’elle ne craint pas de perdre de sitôt, la population continue à consommer et à partir en vacances. Il s’agit en outre de forcer les gouvernements qui continuent à dépenser sans compter à assainir leurs finances. En augmentant leur endettement, la très généreuse politique budgétaire des Etats occidentaux contribue par ailleurs à propulser les taux d’intérêt à la hausse – c’est tout simplement la loi de l’offre et de la demande. Les déficits budgétaires abyssaux expliquent la multiplication des émissions d’emprunts, dont les rendements doivent être suffisamment élevés pour séduire les investisseurs nationaux et internationaux. Enfin, la politique expansionniste est partiellement responsable de l’étroitesse du marché du travail; or en étant eux-mêmes à la recherche de personnel dans l’éducation, les soins de santé, etc., les pouvoirs publics contribuent à maintenir l’inflation et les taux à des niveaux élevés.

Vite, renverser la tendance!

Jusqu’à présent, les résultats des entreprises ont permis aux indices de se maintenir. Mais là aussi, la situation se dégrade. Des actions américaines et européennes de premier plan, comme Alphabet ou LVMH, ont récemment essuyé des pertes de cours sans précédent à l’annonce de leurs trimestriels, à tel point que l’indice Standard & Poor’s 500 s’est approché de la zone de soutien, cruciale, à 4.150-4.200 points. Là se trouve également la moyenne à 200 jours, que les analystes techniques considèrent comme un plancher à ne pas crever. D’autant que la quasi-intégralité des autres indices européens se négocient sous cette moyenne depuis plusieurs semaines déjà.

Un rallye de fin d’année n’est pas à exclure, mais c’est alors maintenant que la tendance baissière constatée depuis quelques mois sur les marchés doit s’achever.

Le signal est donc orange foncé. Il n’est toutefois pas encore passé au rouge: Wall Street dispose d’une marge de manœuvre certes réduite, mais pas inexistante. Mais il faudrait, pour que la situation s’inverse, que la majorité des grandes entreprises commencent par produire des résultats qui, comme ceux de Microsoft, répondent aux attentes du marché; ensuite, qu’un terme soit mis à la hausse des taux longs.

Bref, s’il n’y a pas encore de quoi s’affoler, il est urgent de faire preuve de vigilance. Un rallye de fin d’année n’est pas à exclure, mais c’est alors maintenant que la tendance baissière constatée depuis quelques mois sur les marchés doit s’achever.

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