Se positionner sur Solvay par l’intermédiaire de Solvac
La rédaction répond à la question d’un abonné : “La décote de Solvac par rapport à Solvay n’est-elle pas appelée à se réduire du fait de l’introduction de la taxe sur les comptes-titres ?”
L’une des décisions figurant dans l’accord d’été est l’introduction d’une taxe sur les comptes-titres (TER). Le contribuable qui détient 500.000 euros, voire davantage sur des comptes-titres, devra s’acquitter à partir de 2018 d’une taxe de 0,15 % par an sur la somme. Sous cette limite, aucune taxe n’est prélevée. On peut dès lors parier que les investisseurs chercheront – et trouveront – toutes les manières possibles de se maintenir sous ce seuil.
L’une des possibilités consiste à rendre les actions nominatives. Avant de vous lancer dans cette entreprise, sachez cependant que l’intervention de l’intermédiaire financier auprès duquel vous détenez le/les compte(s)-titres est nécessaire, et que l’opération exige un certain temps. Cette intervention a du reste un coût : au moins 50 euros. Par ailleurs, si vous souhaitez ensuite vendre ces actions nominatives, notez que la transaction ne sera pas aussi simple que lorsque les actions sont sur un compte-titres. Là aussi, l’intervention de l’intermédiaire est nécessaire. Pour une action comme Nyrstar par exemple, il ne nous semble pas opportun de rendre les actions nominatives. Pour les investissements à long terme comme les holdings Ackermans & van Haaren, GBL ou Sofina en revanche, l’opération peut être envisagée.
Solvac est le holding chapeautant notre fierté nationale Solvay. C’est un véhicule de contrôle familial, qu’on qualifie dès lors souvent de ” monoholding ” (2300 des 13.800 actionnaires de Solvac sont liés à la famille Solvay et détiennent 77,5% des titres Solvac). Le titre a toujours revêtu un statut particulier à Bruxelles, précisément parce qu’il n’existe que sous la forme nominative. Au 30 juin, Solvac détenait 32,5 millions d’actions Solvay, soit 30,7% du total. En raison notamment d’un rendement de dividende plus élevé, le return de Solvac atteint 92,5% sur les cinq dernières années, contre 75,5% pour un investissement dans Solvay. L’action Solvay connaît aussi des hauts et des bas (ainsi l’acquisition à la mi-2015 du groupe américain Cytec a-t-elle provoqué un creux provisoire mais profond), mais demeure évidemment un investissement très correct à plus long terme.
Qui souhaite se positionner sur Solvay à long terme peut envisager de le faire par l’intermédiaire de Solvac (rendement dividendaire supérieur). L’introduction de la taxe sur les comptes-titres constitue un argument supplémentaire en faveur de Solvac par rapport à Solvay. Il nous semble dès lors très probable que la décote (un peu plus de 25% aujourd’hui) du cours de Bourse (capitalisation de 2,9 milliards d’euros) par rapport à la valeur intrinsèque (3,9 milliards d’euros) se réduise dans les prochains mois.
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