PureCircle: toujours pas de percée décisive
La rédaction répond à la question d’un abonné: “L’action PureCircle vient de décrocher. Qu’arrive-t-il à cet ex-challenger prometteur?”
L’action du n° 1 des édulcorants naturels (stévia) a chuté de 30% le 20/9, avant de tomber à 119,8 pence, son plus bas niveau depuis 2012, le 23. En cause: l’annonce du report de la publication des résultats annuels dû à des problèmes de valorisation des stocks que PwC aurait détectés pendant son audit. Les vérifications prendront des semaines. La direction, qui estime les répercussions de l’incident à 30 milliards de dollars au plus, affirme que l’endettement net (103,5 millions au 31/12/2018) et les cash-flows n’en seront pas affectés. Elle avait déjà acté une dépréciation de 24,2 millions sur les stocks (112,2 millions fin 2018) au 1er semestre de l’exercice 2018/2019. Le plus inquiétant est qu’elle affirme vouloir réclamer, au besoin, des exceptions aux covenants bancaires. Elle avait annoncé dès juillet que le chiffre d’affaires (CA) annuel ne dépasserait pas 125 millions de dollars (consensus: 149 millions) – auquel cas il accusera une baisse de 4,6% par rapport à 2017/2018 (131,1 millions). Le CA avait cédé au 1er semestre 5,2%, à 50,7 millions. A l’issue d’un 3e trimestre meilleur, il était de 10,6% plus élevé (80,3 millions) qu’au cours de l’exercice précédent. La direction évoque une cannibalisation partielle due au passage de l’édulcorant Reb A au Reb M, nouvelle variété beaucoup plus efficace et savoureuse que la stévia traditionnelle. Elle espère, avec le Reb M, pouvoir enfin effectuer une véritable percée. Elle veut en outre générer du rendement supplémentaire en produisant protéines, fibres et antioxydants à partir de la stévia. C’est notamment pour cela qu’elle a levé, en mai, 35 millions de dollars, en émettant 9,5 millions d’actions nouvelles (280 pence; 5,4% d’actions de plus; prévisions: 17,4 millions de titres écoulés).
L’annonce du report de la publication a affolé des investisseurs fatigués d’attendre une percée décisive. CA et bénéfice prévisionnels sont systématiquement revus à la baisse ces dernières années et le CA n’évolue plus depuis quatre ans. Bien qu’apparemment bas, le cours correspond à 22 fois les cash-flows opérationnels escomptés de l’exercice écoulé, si bien qu’il n’est intéressant que si une nouvelle phase de croissance se concrétise. Dans l’attente des résultats de l’audit, nous abaissons le conseil à “conserver” et relevons le profil de risque à C (rating 2C, donc).
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