Profiter de la décote d’Exor
La rédaction répond à la question d’un abonné: “Compte tenu de la forte décote, faut-il acheter Exor?”
Le holding italien Exor a été fondé en 1927 par la célèbre famille Agnelli, qui en possède 52% des actions et 85,44% des droits de vote. Giovanni Agnelli est aussi le créateur de Fiat (fin du XIXe siècle), qui a fusionné avec Chrysler en 2014 pour former FCA, lequel s’est uni, début 2021, avec le français PSA (Peugeot, Citroën et Opel) pour former Stellantis. La participation de 14,4% dans Stellantis reste le troisième actif d’Exor; fin 2021, elle valait 7,5 milliards d’euros, soit 24% de la valeur nette d’inventaire (VNI) totale de 31,1 milliards d’euros (dont 4,3 milliards de dettes).
Le premier actif du holding est la participation de 22,9% dans Ferrari (10,1 milliards d’euros fin 2021). La vente du réassureur PartnerRE (racheté 6,7 milliards de dollars en 2015/16 et qui a rapporté 900 milliards de dollars de dividendes) à l’assureur français Covéa pour 9 milliards de dollars en espèces offrira bientôt à Exor une position de trésorerie nette de plus de 4 milliards d’euros. Exor détient aussi 26,9% (valant 6,3 milliards fin 2021) de CNH Industrial, n°2 mondial des machines agricoles, a acquis 24% de Christian Louboutin (luxe) pour 514 millions d’euros en 2021 et investi 380 millions d’euros dans la division de capital-risque Exor Seeds ces dernières années.
Le holding verse un modeste dividende brut de 0,43 euro par action, soit un rendement brut de 0,7%. Un programme de rachats d’actions d’un montant de 500 millions d’euros (3,4% du flottant sur la base du cours actuel de 63,06 euros) d’ici 2024 a été lancé en mars.
Depuis mars 2009, la VNI d’Exor a augmenté en moyenne de 19,8% par an, contre 13% pour le MSCI World; le titre s’est négocié avec une décote moyenne de 33,2% par rapport à sa VNI. De 35,1% fin 2020, la décote atteignait 40,4% fin 2021 puis 45% maintenant, pour une VNI estimée à 115 euros par action.
A un ratio valeur de l’entreprise (EV)/cash-flow d’exploitation (Ebitda) attendu en 2022 de 21,3, l’action est toutefois très chère, surtout vu son exposition au secteur automobile. Longtemps la coqueluche des investisseurs, Ferrari s’est laissé distancer par Volkswagen et BMW depuis début 2021. Stellantis, pour sa part, n’échappe pas aux défis du secteur. Au vu de la décote historique, nous recommandons l’achat d’Exor (rating 1B), mais ne nous attendons pas à ce que sa performance soit de sitôt supérieure à celle du secteur.
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