Potentiel de hausse dans le blé

Après un bref rebond au 3e trimestre, les matières premières ont à nouveau décroché au début du 4e trimestre 2013. Alors que les indices d’actions volent de record en record, le S&P Goldman Sachs Commodity Index (GSCI) est retombé à son plus bas niveau depuis début juillet la semaine dernière. Au sein de la famille des matières premières, les céréales trainent en queue de peloton en compagnie de l’or, de l’argent et de plusieurs autres matières premières agricoles.

Nous avons déjà abordé dans le détail le cas du soja dans l’IB-42B, pour lequel nous proposions un scénario vendeur. Le maïs a abandonné 29% depuis le début de cette année et s’échange à son plus bas niveau depuis août 2005. Le blé s’en sort un peu moins mal, mais a perdu 20% de sa valeur depuis le début de l’année.

Après une année de récoltes décevantes aux Etats-Unis, la production de blé va augmenter cette année. Pour la saison actuelle, 86% du blé d’hiver avaient déjà été semés la semaine dernière, et les conditions météorologiques évoluent favorablement. Selon l’International Grains Council (IGC), la production mondiale de blé devrait s’établir à 696,4 millions de tonnes cette année, en hausse de 6% par rapport à l’an dernier. Par rapport au mois précédent, l’institution a relevé ses prévisions pour les récoltes au Canada, au Kazakhstan, mais aussi en Iran. Le ministère américain de l’Agriculture (USDA) table même sur une hausse de 8,2% sur base annuelle à plus de 700 millions de tonnes. Par ailleurs, le blé a souffert de spéculations entourant une vente partielle des réserves stratégiques indiennes. L’Inde, 2e producteur mondial de blé et 2e exportateur après les Etats-Unis, avait 36,1 millions de tonnes de blé en stock le mois dernier. C’est deux fois plus que le niveau normal. Une situation qui a amené le gouvernement indien à abaisser le prix minimum auquel les réserves nationales peuvent être vendues sur le marché mondial de 300 USD la tonne à 260 USD la tonne. Les nouvelles en provenance de Russie et d’Ukraine sont cependant moins favorables. La région de la mer Morte, surnommée le grenier à blé du monde, a subi des précipitations abondantes cet automne. De ce fait, les semailles de blé d’hiver seront nettement moins importantes que prévu. La Grain Union russe a revu à la baisse ses prévisions de surface agricole affectée à la culture du blé de 16,4 millions d’hectares à 13 millions d’hectares, un recul de plus d’un quart. En Ukraine, la baisse pourrait même atteindre 30%. Une diminution de la production en Russie et en Ukraine est en principe une bonne nouvelle pour les Etats-Unis, parce qu’elle obligera les importateurs à acheter davantage de blé américain. En outre, le potentiel de production en Amérique latine a également été affecté par le gel l’été dernier dans l’hémisphère sud (soit notre été). Ainsi l’Argentine a-t-elle déjà abaissé ses estimations de surface agricole affectée au blé et ses prévisions de récolte. Les derniers chiffres de la Buenos Aires Grains Exchange font état de 3,6 millions d’hectares et 8,8 millions de tonnes, contre respectivement 3,9 millions d’hectares et 9,8 millions de tonnes précédemment. En outre, on note une forte demande de blé américain en provenance de Chine et du Brésil, désireux de reconstituer leurs réserves.

Si la situation du blé semble un peu plus favorable que celle des autres céréales à un peu plus long terme, il est important de souligner qu’il n’est pas question de pénurie à brève échéance. Un autre facteur de risque est l’écart de prix de plus en plus important par rapport au maïs. En raison de la forte baisse du cours du maïs, le différentiel entre les deux céréales atteint désormais 2,3 USD, contre une moyenne de 1,11 USD ces cinq dernières années. Le risque existe que la demande de blé pour l’alimentation du bétail baisse au profit du maïs, moins cher. La consommation mondiale de blé a cependant augmenté de 10% au cours du trimestre clos en septembre.

Il est possible de miser sur une hausse du cours du blé par des produits à levier et/ou des trackers. Parmi les produits à levier, nous distinguons les turbos d’ABN Amro Markets et les produits homonymes émis par RBS Markets, cotés sur Euronext Amsterdam. Les deux institutions proposent deux turbos longs ayant le blé comme valeur sous-jacente, mais les leviers sont relativement élevés dans les deux cas (respectivement 5,5 et 7,8 pour les turbos de RBS et 5,7 et 10,6 pour les turbos d’ABN Amro). Les investisseurs qui préfèrent des produits à levier mais veulent limiter les risques peuvent se tourner vers la Bourse allemande, où l’on trouve 8 mini-futures sur le blé.

Wheat Mini Long

Code ISIN: DE000RBS5K84

Devise: EUR

Niveau de financement: 478

Cours de référence: 659

Barrière désactivante: 526

Levier: 3,67

Cours: 13,16

La valeur sous-jacente de ce Mini Long est le contrat à terme pour livraison en décembre. L’écart entre la barrière désactivante et le cours de référence s’élève à 25%.

Parmi les trackers, nous trouvons également trois certificats RBS différents sur la Bourse allemande. Le certificat ordinaire (code ISIN : NL0000210912) réplique l’évolution du cours de blé, mais le certificat Quanto (code ISIN : NL0000417111) y ajoute une protection contre le risque de devises. Le plus intéressant des trois est de loin le certificat Enhanced Quanto (code ISIN : DE000AA1KPV8) qui, outre la couverture contre les fluctuations des cours de change, investit également dans des contrats à terme de différentes échéances. Cela a pour avantage de limiter le rendement de roulement négatif induit par la situation de contango dans laquelle se trouve actuellement le blé (les contrats à terme assortis d’une échéance ultérieure sont plus chers). Ceci ne concerne cependant que les investisseurs qui comptent garder plus longtemps le certificat en portefeuille.

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