Paroxysme de la fièvre des fusions
L’activité de fusions & acquisitions est concentrée dans le secteur pharma/biotech.
L’an dernier, les fusions et acquisitions (M&A) annoncées ont totalisé un record de 3800milliards USD, pulvérisant celui de 2007. La plus importante transaction fut celle mettant en scène Pfizer et Allergan, dans le secteur pharmaceutique. C’est en effet en pharma/biotech que l’activité de M&A est la plus vive, mais aussi dans la technologie, les télécoms et bien sûr les biens de consommation, avec un exemple historique : l’offre d’AB InBev sur SABMiller.
Avec l’offre sur Syngenta lancée par ChemChina, cette année a également commencé sur les chapeaux de roue. Même si le sentiment général négatif a pesé sur le cours de Syngenta par rapport au prix offert. Nombre d’observateurs prévoient que cette année marquera un nouveau record dans l’activité de fusions & acquisitions. Nous en sommes moins convaincus.
Nous entrevoyons plutôt un signal supplémentaire allant dans le sens de la fin du marché haussier depuis le printemps 2009. Une fois le revirement de tendance opéré, les fusions et acquisitions se raréfieront également. Notons que de plus en plus de transactions impliquent déjà l’usage d’actions propres (existantes ou à émettre) et de moins en moins d’espèces. Un signe qui ne trompe pas.
Notre liste
Même si aucune certitude ne peut exister en la matière et que nous nous situons en phase finale de cette fièvre des fusions et acquisitions, nous avons établi une liste de trois valeurs du portefeuille-modèle dont nous estimons qu’elles ont une probabilité accrue de participer à une acquisition dans les prochains mois et semaines. Les trois valeurs sont issues du secteur biotechnologique, bien sûr :
1. Vertex Pharmaceuticals : avec Kalydeco et surtout Orkambi, le groupe dispose de deux médicaments commercialisés utilisés dans le traitement de la mucoviscidose. Nous prévoyons une forte croissance des chiffres de vente au cours des prochaines années. Candidat idéal pour une valeur pharma qui chercherait à étoffer son pipeline. Cependant, le phénomène de mode autour de la pharma et du biotech n’est-il pas dépassé ? Notre patience a des limites. En cas de confirmation du revirement de tendance en Bourse, nous sortirons de la valeur.
2. GlaxoSmithKline : les rumeurs se sont intensifiées ces derniers mois. Johnson&Johnson est toujours cité parmi les repreneurs. Le nom de Reckitt Benckiser (qui commercialise Calgon, Harpic, Woolite, Vanish, Dettol, Durex, Nurofen, etc.) est évoqué pour la reprise de la division Consumer Healthcare (Nicorette, Sensodyne, Aquafresh, Voltaren, Otrivin, etc.). GSK est une valeur pharma stable qui a désormais de nouvelles perspectives de croissance après un passage à vide, ce qui la rend attrayante pour une acquisition (partielle).
3. MDxHealth : avec ConfirmMDX et Cologuard (via son partenaire Exact Sciences), le groupe a déjà deux produits de diagnostic (respectivement cancer de la prostate et de l’intestin) commercialisés. On note une croissance constante de leurs ventes. L’accent est placé sur les USA et divers produits sont en phase de test pour d’autres formes de cancer. MDxHealth suscite dès lors l’intérêt du secteur, et les actionnaires ne devraient pas s’opposer à une reprise si le prix offert est intéressant.
Naturellement, les autres biotechs que sont Ablynx et Bone Therapeutics pourraient elles aussi faire l’objet d’une reprise, même si cela nous semblerait quelque peu prématuré. Fagron est un cas particulier. Là, une acquisition semble exclue. À moins d’une surprise…
Stratégie
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